La plus haute diplomate à Washington du gouvernement régional du Kurdistan, Bayan Sami Abdul Rahman, exhorte le gouvernement canadien à déployer un nouveau soutien militaire aux forces de sécurité kurdes en fournissant de l’équipement et de l’entraînement.
Ces forces de sécurité ont servi pendant trois ans aux côtés des militaires canadiens dans la guerre contre Daech (groupe armé État islamique) en raison d’une montée de la violence entre les forces kurdes et celles du gouvernement irakien, qui convoitait des territoires riches en pétrole au nord du pays.
En 2017, les forces spéciales canadiennes se sont retirées et ont cessé d’entraîner et de conseiller les militaires kurdes. Mme Abdul Rahman explique que les forces kurdes ont cependant encore besoin d’entraînement et d’équipement pour continuer de défendre la région, notamment contre une résurgence de Daech, et que toute contribution du Canada serait la bienvenue.
Bayan Sami Abdul Rahman – Facebook
Cette demande d’aide de la diplomate du Kurdistan se produit alors que le gouvernement libéral de Justin Trudeau a récemment annoncé le prolongement de l’intervention canadienne en Irak jusqu’en 2021. L’objectif principal consiste à entraîner les forces militaires irakiennes, plutôt que kurdes, par l’entremise de l’OTAN et d’autres partenariats.
« Le Kurdistan a besoin d’une armée nationale unifiée et professionnelle, a dit l’ambassadrice. Cette réforme est un projet à long terme… Le Canada pourrait jouer un rôle dans plusieurs facettes du programme. »
Bayan Sami Abdul Rahman prie le Canada de rester attentif à ce qui se passe dans son pays, prévenant que la situation actuelle demeure extrêmement fragile malgré la défaite de Daech.
Elle affirme que les combattants de Daech continuent de rôder dans le pays, ou croupissent dans des camps d’internement avec leurs familles. Plus de 1,5 million de personnes sont aussi entassées dans des camps de réfugiés.
L’ambassadrice souligne que la communauté internationale a tendance à abandonner l’Irak à son sort après être intervenue pour résoudre une crise majeure, mais sans s’attarder à régler le problème à la source.
En Turquie, près de la frontière syrienne, un tank de l’armée turque passe près d’un groupe de Kurdes. Ces derniers regardent en direction de Kobané, en Syrie, où leurs compatriotes se battent contre les djihadistes du groupe armé État islamique. (Octobre 2014) Crédit photo : Umit Bektas / Reuters
RCI avec La Presse canadienne
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