L’initiative intitulée « Sur les toits verts » permet aux citoyens de Montréal de visiter les jardins secrets d’un certain nombre de bâtiments de la ville. Pendant plusieurs heures, on se promène d’un point à un autre, sur le toit boisé de l’hôtel Bonaventure ou bien à travers le potager du toit du Palais des congrès. On en parle avec Patrice Godin, cofondateur de La ligne verte, une entreprise spécialisée dans l’installation de toits verts.
Patrice Godin anime également chaque année des visites dans les toits de plusieurs édifices de la métropole, notamment celui « Sur les toits verts » un projet piloté par le Cœur des sciences de l’Université du Québec à Montréal.
« Le projet consiste à se balader dans la ville avec des groupes composés de 20 à 30 personnes, explique Patrice Godin en entrevue. Ce sont souvent des gens qui sont néophytes en ce qui concerne les toitures végétales. Ils portent toutefois un intérêt à découvrir des endroits souvent inaccessibles comme les toitures du centre-ville de Montréal. »
Écoutez l’entrevue avec M. Patrice Godin (9 minutes et 46 secondes) :
La ballade prévue le 10 juillet prochain s’amorce à la Maison du développement durable. Elle se poursuit au Palais des Congrès pour finir sa course à l’hôtel Bonaventure. « Ce qui est vraiment intéressant, en plus de partager des anecdotes sur les lieux visités, c’est d’en apprendre sur les différentes techniques des éléments de la toiture. C’est ce qui fait la magie de l’activité », ajoute le cofondateur.
Ainsi durant la visite, le guide aborde la toiture végétale ornementale ou potagère. « On parle également des toitures végétales intensives avec des substrats de terreaux très épais qui permettent la création de végétation luxuriante jusqu’à reproduire de véritables écosystèmes comme les forêts laurentiennes », raconte-t-il.
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— CALIF (@Calif_solutions) 26 juin 2019
L’idée d’accueillir la nature urbaine permet de favoriser la biodiversité, augmenter la rétention de pluie ou réduire la température. Selon M. Godin, le retour de la nature en ville est devenu un gros enjeu. « C’est une manière de réduire les îlots de chaleur. Je crois vraiment qu’on a un bel outil que l’on doit exploiter dans le cadre du redéveloppement des quartiers ou dans la construction. C’est aujourd’hui possible en ayant des structures pensées pour l’installation de la végétation. »
À Montréal, il y a des initiatives et un savoir-faire même si la ville demeure en retard par rapport à d’autres métropoles en Amérique du Nord comme Toronto, Chicago ou Washington, précise-t-il. « Ce sont des villes qui incluent des incitatifs autant économiques que réglementaires favorisant l’implantation de toitures végétales. »
Godin remarque qu’il y a maintenant un éveil de la population sur l’importance de ce type de verdissement dans un environnement urbain. « Les gens en savent de plus en plus. On voit apparaitre des pressions populaires sur les institutions publiques pour qu’elles soient en mesure de légiférer ou mettre en place des programmes permettant d’accroitre la surface de verdure. On est dans la bonne voie », conclut-il.

Le Palais des congrès de Montréal annonce la carboneutralité de son immeuble. (Groupe CNW/Palais des congrès de Montréal)
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