Dans son article paru mercredi sur le site de Radio Canada International, le collègue Ismaël Houdassine écrivait que « la crise du logement est devenue une réalité au Québec. Trouver un appartement à louer s’est avérée cette année un véritable casse-tête pour de nombreuses familles ».
Contrairement au reste du Canada où un bail peut se signer à tout moment et se terminer également à tout moment, au Québec depuis de nombreuses années, les baux résidentiels locatifs, en très grande majorité se font du 1er juillet au 30 juin de l’année suivante.
Selon la loi, un propriétaire doit aviser son locataire trois mois avant la fin du bail de toute augmentation de loyer prévue. Celui-ci a alors un mois pour accepter ou non l’augmentation proposée. Si oui, le bail se reconduit pour une autre année au nouveau montant à compter du 1er juillet, sinon, s’entame alors la valse de la recherche de logement pour l’une des parties et d’un nouveau locataire pour l’autre.
À une certaine époque, les années où il y avait surplus de logements locatifs, il arrivait que certains propriétaires offrissent des incitatifs comme un ou deux mois gratuits, le déménagement payé en partie ou totalement, pas d’augmentation pour la rétention des locataires actuels, etc.
Nous sommes aujourd’hui bien loin de cette situation.
Avec les nombreuses conversions de logements locatifs en condominium, avec l’entrée en force des locations à court terme du genre Airbnb, se loger en respectant la règle du 25 % du revenu devient très ardue à atteindre.
Enquête du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec
Dans son enquête rendue publique ces jours-ci dans la grande transhumance des déménagements – 15 juin au 15 juillet – le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCALQ) dévoile des résultats pour le moins troublants dans le prix des loyers au Québec.
Kijiji c. SCHL
Le RCLALQ a comparé des annonces pour appartements à louer parues sur le populaire site Kijiji aux données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Après avoir colligé quelque 1000 annonces, ce qui ressort de l’étude est que les prix sur Kijiji sont supérieurs de 28 % à ceux que l’on retrouve dans les données de l’agence fédérale. Ces 28 % s’appliquent à l’ensemble du Québec pour tous types de logements.
Situation difficile à Montréal
Les données de l’enquête sont alarmantes pour Montréal et sa proche banlieue. On y trouve des écarts de 50 %, ce qui est très troublant, souligne Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ.
« Trouver un logement de deux chambres à 800 $ par mois qui soit en relativement bon état, c’est tout simplement impossible. Les locataires doivent plutôt s’attendre à débourser au moins 1000 $, voire souvent beaucoup plus. Or, pour beaucoup de ménages, c’est tout simplement impossible de débourser ces sommes. Ils doivent donc se tourner vers des logements trop petits pour leurs besoins ou encore des logements en piteux état. »
Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ.
Face à cette situation, le RCLALQ réclame du gouvernement du Québec et du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation de se pencher sur cette situation et d’instaurer le plus rapidement possible un contrôle véritable des loyers et un registre des loyers.
Selon l’organisme communautaire, ces actions limiteront les hausses abusives de loyer lors des déménagements, espère-t-on.
RCLALQ, RCI
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