Donald Trump rencontre le président chinois Xi Jinping au début de leur rencontre bilatérale au sommet du G20 à Osaka, au Japon, le 29 juin. (Kevin Lamarque/Reuters)

La Chine fait la leçon au Canada : solliciter l’aide de pays alliés dans une dispute est « naïf »

Le président chinois Xi Jinping et le premier ministre du Canada Justin Trudeau écoutent, sans jamais se parler, le discours d’ouverture de la séance plénière du Sommet du G20 à Osaka, au Japon, le vendredi 28 juin 2019. Plus tard, ils auront un bref tête-à-tête loin des caméras, où Justin Trudeau prendra surtout la parole. (Adrian Wyld/Presse canadienne)

Pékin et Ottawa traversent une grave crise depuis l’arrestation le 1er décembre, sur demande des États-Unis, de Meng Wanzhou, une haute dirigeante du géant chinois des télécommunications Huawei. Mais la Chine estime que le Canada se trompe de stratégie pour dénouer cette crise en sollicitant l’aide et l’appui d’autres nations.

Rappelons que selon une source gouvernementale canadienne, Donald Trump aurait soulevé, il y a quelques jours, le cas de la détention pour espionnage de deux Canadiens en Chine depuis six mois.

Il l’aurait fait d’une manière claire et substantielle directement avec le président chinois Xi Jinping lors de leur réunion bilatérale en marge du Sommet du G20 au Japon. Le Canada a aussi sollicité l’intervention d’autres pays alliés dans cette affaire.

Mercredi, Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une séance d’information à Pékin, a pourtant averti le Canada de ne pas être  » naïf  » en pensant que les États-Unis peuvent aider à régler les problèmes entre les deux pays.

 » Premièrement, le Canada ne devrait pas croire naïvement que le fait de rassembler de soi-disant alliés pour faire pression sur la Chine fonctionnera. Deuxièmement, la partie canadienne ne devrait pas croire naïvement que ses soi-disant alliés peuvent vraiment faire des efforts concrets pour les intérêts du Canada. Ce qu’ils font, tout au plus, ce sont des paroles en l’air, parce qu’après tout, c’est une question entre la Chine et le Canada. « 

Réponse diplomatique du Canada à cette remontrance

Jim Carr – Photo CBC

Le ministre fédéral de la Diversification et du Commerce international, Jim Carr, a réagi à cette remontrance de Pékin.

Il a laissé entendre qu’avoir recours à des pressions de pays alliés pour régler une dispute entre deux nations est une pratique diplomatique courante et bien établie dans un monde où la coopération multilatérale est une norme valorisée.

Le ministre a reconnu que le Canada traversait une « période difficile ».

Les échanges commerciaux se poursuivent, a-t-il cependant précisé. Ottawa est par ailleurs en attente de visas diplomatiques pour dépêcher des ministres et des responsables en Chine, afin d’y aborder plusieurs sujets, a ajouté M. Carr.

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RCI avec l’Agence France-Presse et la contribution de Hugues Prévost de Radio-Canada

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Catégories : International, Politique
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