Un infirmier travaillant pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la ville de Mbandaka, en République démocratique du Congo, montre une fiole contenant un vaccin contre le virus Ebola. PHOTO : GETTY IMAGES / AFP/JUNIOR D. KANNAH

Il n’y a plus assez de vaccin contre l’Ebola en Afrique pour stopper l’épidémie

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rapporte que près de 147 000 personnes ont reçu le vaccin contre l’Ebola de conception canadienne depuis que le ministère de la Santé du Congo a déclaré la découverte d’un vaste foyer d’infection il y a 11 mois.

Le microbiologiste et chercheur Gary Kobinger, un des Canadiens qui a participé à la conception de ce vaccin, affirme cependant qu’il n’y en a pas assez pour stopper l’épidémie actuelle. La demande est forte et croissante, car les agents de santé essaient de traiter ceux qui sont entrés en contact avec des personnes qui ont été infectées.

Le virus Ebola est très contagieux. Pour l’endiguer, les agents de santé utilisent une méthode de vaccination en anneau. Tout d’abord, ils vaccinent le cercle immédiat, soit ceux qui ont eu un contact direct avec une personne infectée. Puis ils partent, offrant le vaccin à tous ceux qui sont en contact avec ceux du premier anneau.

L’épidémie se propage

Selon l’OMS, près de 2400 personnes ont été infectées et plus de 1600 sont mortes de la fièvre hémorragique au Congo. Il y a de nouvelles inquiétudes que l’épidémie pourrait se propager dans les pays voisins, depuis l’arrivée d’une femme infectée près de la frontière ougandaise et sud-soudanaise la semaine dernière.

La femme a parcouru plus de 460 kilomètres depuis sa ville natale de Beni, au Congo, jusqu’au carrefour frontalier très fréquenté. Lorsqu’elle est tombée malade, elle a révélé que ses enfants avaient tous succombé récemment à l’Ebola.

Elle est ensuite décédée elle-même dans ce qu’on appelle la zone de santé d’Ariwara, qui partage une frontière avec le district d’Arua en Ouganda.

Des collègues se pulvérisent de désinfectant après avoir travaillé dans un centre de traitement du virus Ebola à Beni, dans l’est du Congo.
PHOTO : ASSOCIATED PRESS / AL-HADJI KUDRA MALIRO

Succès en laboratoire puis sur le terrain

Le vaccin rVSV-ZEBOV a été partiellement mis au point par une équipe du Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg et avait donné des résultats prometteurs lorsqu’il avait été utilisé en 2015, lors de la plus importante éclosion d’Ebola de l’histoire en Afrique occidentale. Le vaccin est maintenant fabriqué par Merck et sa production prend près d’un an.

En 2016, le fabricant de médicaments avait conclu un accord avec la Vaccine Alliance à Genève pour maintenir un stock de 300 000 doses en cas d’épidémie.

Mais « 300 000 doses ne suffisent plus», déclare le microbiologiste et chercheur Gary Kobinger, qui suit l’épidémie depuis le Centre de recherche sur les maladies infectieuses de l’Université Laval, à Québec. « Il faudrait atteindre un million, sinon deux millions de personnes. »

Le porte-parole de Merck, Skip Irvine, affirme pour sa part que l’entreprise a récemment décidé de tripler ses stocks au cours des 18 prochains mois. « Nous avons maintenant amplifié notre engagement pour 850 000 (doses). »

Skip Irvine indique que les responsables de son entreprise sont arrivés à ce chiffre après avoir consulté l’OMS, les Centers for Disease Control des États-Unis et d’autres parties intéressées quant à ce qui, selon eux, sera nécessaire dans l’éventualité où l’épidémie se poursuivrait.

RCI avec les informations de Katie Nicholson CBC News et la contribution de Radio-Canada

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