En réunion annuelle à Saskatoon, les 13 premiers ministres provinciaux et territoriaux du Canada ont exprimé le souhait que le gouvernement de Justin Trudeau joue un rôle plus actif dans la négociation d’une exemption à la politique protectionniste Buy America Act des États-Unis afin d’éviter d’autres pertes d’emplois, comme les 550 mises à pied annoncées cette semaine dans une usine de Bombardier en Ontario.

François Legault, premier ministre du Québec et son homologue de la Saskatchewan, Scott Moe, en point de presse mercredi, à Saskatoon, à l’issue des premières discussions. PHOTO : RADIO-CANADA / TREVOR BOTHOREL
De l’avis du premier ministre québécois François Legault, la politique américaine est directement responsable des mises à pied de Bombardier.
» Le problème soulevé aujourd’hui par Bombardier concernait le Buy America Act. Ils avaient un important contrat aux États-Unis qui prend fin et ils ont eu de la difficulté à obtenir plus de contrats aux États-Unis à cause du Buy America Act. C’est pourquoi nous avons tous décidé ensemble que le premier ministre du Canada devait faire preuve de plus de leadership pour négocier une exemption « , a-t-il dit en conférence de presse.
Bombardier affirmait cette semaine vivre des difficultés en partie en raison des récentes décisions du gouvernement américain concernant le Buy American Act, qui régit le seuil minimal de contenu fabriqué aux États-Unis et qui passera bientôt de 65 % à 70 %.
« Une entreprise comme Bombardier n’a pas d’autre choix que d’avoir une empreinte manufacturière et une chaîne d’approvisionnement américaine. Par conséquent, nous ne pouvons tirer pleinement profit de notre empreinte manufacturière et de notre expertise canadiennes », a écrit l’entreprise dans un communiqué.

Les licenciements en Ontario chez Bombardier entreront en vigueur dès le 4 novembre 2019. PHOTO : RADIO-CANADA / MIGUEL LACHANCE
Le protectionnisme américain ferait aussi mal à l’économie québécoise

La ministre des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, Nadine Girault Photo : Radio-Canada
Malgré la levée récente des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium, l’économie québécoise continuerait de souffrir du protectionnisme américain, dénonçait en mai dernier la ministre des Relations internationales du Québec.
« Il y a définitivement encore un vent de protectionnisme », déplorait Nadine Girault. Elle montrait notamment du doigt les dispositions du Buy America Act auxquelles sont soumis les projets de transport financés par l’administration fédérale.
« Le Buy America c’est une clause accordéon, une clause protectionniste, mais il n’y a pas vraiment de taux uniforme. Il n’y a pas vraiment de tarif uniforme. C’est laissé à la latitude des États ou même des villes », souligne la ministre Girault.
La ministre citait alors en exemple deux usines de Bombardier établies au sud de la frontière. L’une, dans l’État de New York, est considérée par les autorités américaines comme une installation locale et peut donc recevoir sans entrave des contrats d’organismes municipaux ou de sociétés de transport. Par contre, une autre usine du même groupe, établie dans l’État du New Jersey, est pour sa part pénalisée, car ses produits ne sont pas considérés comme provenant des États-Unis.
Le savez-vous?
La différence entre « Fait au Canada » et « Produit au Canada »
– Si vous voyez sur un produit, autre que les denrées alimentaires, un autocollant « Produit du Canada », cela veut dire que ce produit à un seuil de contenu canadien plus élevé (98 %), tandis que « Fait au Canada » veut dire qu’au moins 51 % des coûts directs de production ou de fabrication ont été engagés au Canada.
– Dans les deux cas, il faut que la dernière transformation substantielle du produit ait été effectuée au Canada.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution d’Hugo Lavallée de Radio-Canada
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