Lors de leur réunion annuelle en Saskatchewan, les 13 premiers ministres provinciaux et territoriaux ont fait front commun et demandent au gouvernement central canadien de modifier ses critères de sélections des nouveaux arrivants pour qu’au moins 65 % d’entre eux soient des immigrants économiques.
Il s’agirait d’un bond substantiel qui aurait un impact certain sur les étrangers qui rêvent de venir un jour au Canada puisque, pour le moment, seulement 55 % de ceux qui sont sélectionnés appartiennent à cette catégorie d’immigrants.
Le 45 % restant est constitué de réfugiés et de personnes issues du programme fédéral de réunification familiale qui permet à un immigrant canadien d’inviter un ou plusieurs de ses proches à vivre au Canada, sans considération à leur capacité de s’intégrer au marché du travail.
Mercredi, au terme d’une première journée de travail à Saskatoon, les 13 premiers ministres des provinces et territoires ont insisté sur l’importance des travailleurs spécialisés, des gens d’affaires et des entrepreneurs pour aider à répondre aux besoins du marché du travail.
« C’est ça que je voulais, a lancé le premier ministre François Legault en fin de journée, mercredi. J’ai eu l’accord de toutes les provinces! S’il y a 65 % d’économiques, il est obligé d’avoir 35 % de réfugiés et de réunification familiale. »
Le gouvernement Legault est en négociation avec Ottawa au sujet des seuils d’immigration et des tests de français et de valeurs qu’il veut imposer aux nouveaux venus. M. Legault estime que le front commun des provinces en faveur de l’immigration économique va l’« aider » dans ses discussions avec Ottawa.
« On a le support de toutes les provinces et les territoires pour appuyer un changement quand même important. On parle au Québec de passer de 58 à 65 %, et dans le Canada de passer de 55 à 65 %, et l’appui de provinces importantes, entre autres Doug Ford, Jason Kenney, donc des provinces qui comptent », a-t-il déclaré en mêlée de presse.
Un front commun du Québec avec les autres provinces qui était dans les cartes
Le premier ministre québécois François Legault avait affirmé, il y a un peu plus de trois semaines, que le Québec pourrait très bien décider de faire front commun avec d’autres provinces pour exiger du gouvernement fédéral qu’il augmente les quotas annuels d’immigrants dits économiques que le pays peut accueillir.
Lorsqu’en point de presse on lui avait demandé ce qu’il souhaitait accomplir à la rencontre des premiers ministres à Saskatoon, il a répondu sans hésitation : « Un sujet qui m’intéresse beaucoup, c’est l’immigration. »
Il avait poursuivi en parlant du projet de loi 9 sur l’immigration sélective au Québec, adopté sous bâillon par son gouvernement quelques jours plus tôt, et qui permet au gouvernement dorénavant de choisir ses futurs immigrants en fonction de leurs capacités à s’adapter et à contribuer au marché du travail plombé en ce moment par plus de 120 000 postes qui demeurent vacants.
Voyez pourquoi le Québec croit maintenant qu’il doit miser sans plus de délai sur les immigrants économiques…
Plus d’un demi-million d’emplois vacants au Canada
Avis aux travailleurs étrangers et aux futurs immigrants, les occasions d’emplois pour la population active (près d’un Canadien sur deux) sont exceptionnelles. Le nombre de postes vacants a encore augmenté.
Au premier trimestre de cette année, Statistique Canada comptait 506 000 emplois non occupés, ce qui représente une hausse de presque 10 % par rapport aux trois mois précédents. Le taux de chômage s’est par contre maintenu à 5,8 % en mars.
Le problème est donc que les employeurs ne trouvent pas dans la population canadienne les candidats suffisamment qualifiés ou motivés à occuper ses emplois.
Les quatre cinquièmes des postes vacants sont liés à des emplois permanents.
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Maryse Jobin et Alice Chantal Tchandem Kamgang de RCI et Radio-Canada et la contribution de Barbara Leroux, Martin Robert, Franco Nuovo et Alain Rochefort de Radio-Canada
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