Bien établir les essences d’arbre dans nos villes permettra-t-il de mieux combattre les effets du réchauffement climatique? Le professeur du Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Alain Paquette, va bientôt mener un projet sur la résilience et les bienfaits des forêts urbaines canadiennes. Une première au pays.
En ville, il y a deux catégories d’arbres. Ceux qui sont du domaine public et ceux du domaine privé. « On connaît bien les types d’arbres qui composent la première catégorie, déclare en entrevue Alain Paquette. Mais pour la seconde, on possède une très grande méconnaissance. »
Écoutez l’entrevue avec Alain Paquette (10 minutes et 34 secondes) :
Le projet de recherche interdisciplinaire et interuniversitaire sur la résilience et les bienfaits des forêts urbaines canadiennes dans le contexte des changements climatiques sera l’occasion de faire un inventaire de toutes les espèces végétales qui peuplent nos quartiers.
« On va étudier les arbres sur plusieurs niveaux comme celui de la physiologie, raconte-t-il. L’équipe va également analyser comment ils réagissent face aux changements climatiques. Nous voulons comprendre les forêts urbaines puisqu’elles apportent des avantages écosystémiques cruciaux comme une meilleure qualité de l’air ou une réduction de la chaleur. Elles contribuent à la santé environnementale et humaine. »
Cet insecte de la famille des coléoptères d’origine asiatique est arrivé en Amérique du Nord de façon accidentelle en 2002. Il a depuis causé la mort de plus de 15 000 frênes à Montréal. Un arbre sur cinq de la métropole est à risque.
Depuis longtemps, les arbres en milieu urbain étaient considérés soit comme une nuisance ou soit comme quelque chose d’acquis, rappelle le professeur. Un de ses objectifs, c’est de savoir comment les arbres grandissent en milieu urbain et comment ils réagissent au stress qu’ils subissent.
« Les arbres ont toujours fait partie de notre quotidien. Ce n’est que récemment que l’être humain est devenu une espèce urbaine. Au Canada, on est aujourd’hui autour des 80 % de la population qui vit en ville. On commence à prendre conscience des arbres sur notre santé. »
Alain Paquette travaille sur la résilience et la diversification des plantations en milieu urbain. L’homme espère en apprendre davantage. « L’aspect diversité est un atout direct en matière de résilience, précise-t-il. En ville, on a généralement trois espèces d’arbres qui composent les premiers 50 %, alors qu’on a 300 espèces sur notre territoire. »
Savoir comment les changements climatiques touchent les arbres aiderait à expliquer les conséquences sur la santé des citadins, croit le professeur.
Comment protéger nos forêts urbaines contre les changements climatiques? Le Dr Christian Messier, professeur à l’@UQAM nous parle du développement d’écosystèmes urbains résilients face aux changements climatiques. #FCM2018CCD #munican pic.twitter.com/fjezqlFeVw
— FCM (@ReseauFCM) 6 février 2018
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