Quand ou roule sur les routes et autoroutes un peu partout au Canada, on voit régulièrement ces panneaux sur fond jaune nous prévenant de la présence possible de chevreuils – correctement appelés cerfs de Virginie – ou d’orignaux, les élans.
Au-delà de la blague des automobilistes « nous savons qu’ils vont traverser, mais est-ce qu’eux savent qu’ils doivent traverser là et pas ailleurs », nous devons reconnaître qu’un ruban d’asphalte balisé traverse toujours les habitats de la faune.
L’impact entre une automobile et un chevreuil est grave, mais celui avec un orignal peut être mortel. De plus, nous voyons régulièrement des cadavres de ratons laveurs, de moufettes, de lièvres et d’autres petits mammifères faire les frais de nos passages motorisés à 100 km/h (souvent plus) sur ces frontières déchiqueteuses d’habitats.
Des corridors pour animaux
Comment réduire ces impacts meurtriers tout en essayant d’améliorer le « vivre ensemble » entre la route, ses utilisateurs et les animaux?
Des expériences de passages pour animaux ont été mises en place un peu partout. On a vu des corridors sous les routes. Ces tunnels sont plus ou moins utilisés par les petits animaux, mais beaucoup moins par les plus gros. Le bruit au-dessus a un effet dissuasif.
Sans compter qu’en hiver, les amoncellements neigeux causaient le rétrécissement des ouvertures.
Donc, si le passage en dessous offre peu de bons résultats et plusieurs contraintes, passons par-dessus.
C’est la théorie défendue depuis des années par le Corridor appalachien, un organisme de conservation à but non lucratif qui existe depuis bientôt 20 ans. Il a le mandat de protéger les milieux naturels dans le sud du Québec, région appelée les Appalaches.
Le grand axe routier des Cantons de l’Est, dans les Appalaches, c’est l’autoroute 10 qui va de Montréal à Sherbrooke.
2015, une année meurtrière
Cette année-là, quelque 150 impacts avec des animaux ont été rapportés sur une section d’à peine 37 km (entre les sorties 78 et 15) de l’autoroute 10, dans le secteur des monts Shefford et Bromont.
Des demandes d’aide financière ont été déposées auprès du ministère des Transports du Québec.
À suivre, tout comme pour les autres autoroutes et routes qui, rappelons-le, traversent des territoires où ces animaux, ceux que l’on a déjà nommés, mais aussi l’ours, le pékan, le renard et la marmotte, vivent depuis des centaines et des centaines d’années.
Plus :
Les corridors biologiques et leur prise en compte dans les projets routiers (Centre universitaire de formation en environnement – Université de Sherbrooke)
Traverse pour animaux sur la route 175 (Radio-Canada)
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