Hamilton, avec des crimes haineux rapportés qui sont de l’ordre de 17,1% par 100 000 habitants, affiche le triste résultat d’être trois fois au-dessus de la moyenne nationale de 4,9%. (Photo : Terry Asma/CBC)

Crimes haineux : encore une fois, Hamilton mène le peloton

Hamilton est une ville ontarienne d’un peu plus d’un demi-million d’habitants, à un peu moins de 70 km à l’ouest de Toronto, à la pointe la plus au sud du lac Ontario.

La ville est au cœur de la très grande région très urbaine appelée Golden Horseshoe, la région métropolitaine la plus importante au Canada avec plus de huit millions d’habitants.

Le Golden Horseshoe (Wikipedia)

Hamilton au fil des années

Centre industriel majeur au Canada, Hamilton a tour à tour été qualifiée de ville ambitieuse, ville de l’acier et, plus prosaïquement de « Lunchbucket City » (ville de la boîte à lunch).

De dire que c’est une ville de cols bleus travaillant essentiellement dans la sidérurgie n’est plus vraiment adapté au Hamilton d’aujourd’hui. On y trouve des musées intéressants, notamment celui de l’héritage des avions de guerre (Canadian Warplane Heritage Museum) et une université de premier plan, l’Université McMaster.

Un titre dont la ville se passerait bien

Graffiti raciste dans un corridor d’un édifice à appartements de Hamilton. CBC/Radio-Canada a censuré le langage violent de la photo. (Photo : Danielle Wong, citoyenne de Hamilton)

En 2017, il y a eu au Canada une poussée record de 47 % du nombre de crimes haineux, qui a été suivie d’une diminution de 13 % en 2018.

Toutefois, malgré cette diminution à l’échelle nationale, il n’en reste pas moins qu’avec 1798 incidents rapportés, l’année 2018 reste dans la foulée d’une augmentation de ces crimes depuis 2014.

Hamilton, avec des crimes haineux rapportés qui sont de l’ordre de 17,1 % par 100 000 habitants, affiche le triste résultat d’être trois fois au-dessus de la moyenne nationale de 4,9 %.

Graffiti violent homophobe à Pickering dans le Sud ontarien (Richard Lautens/Toronto Star/Getty Images)

Que sont ces crimes haineux?

Selon les données les plus récentes rendues publiques par Statistique Canada, le plus fréquent est un graffiti grotesque ou peint rapidement où des croix gammées ou des propos injurieux sont lancés.

En seconde place viennent les agressions.

Trio de tête inchangé

La ville de Québec est en seconde place avec 11 % par 100 000 habitants, et Ottawa en troisième à 9,8 %.

Et la métropole du Canada?

Sans doute la ville la plus cosmopolite du monde, Toronto, avec ses trois millions d’habitants, affiche un taux de crimes haineux de 6,4 %, toujours par 100 000 habitants.

Revenant à Hamilton et à son sombre résultat, Matthew Green, directeur du Hamilton Centre for Civic Inclusion, a déclaré à La Presse canadienne :

« We have been a hotbed for far-right, neo-Nazi organizing.  What has been accepted as acceptable discourse now includes such a far range of racist, xenophobic, homophobic language that people feel like it’s OK for them to say things and do things under the guise of free speech that cross the threshold of hate crimes. »

(Trad. : Nous avons été un foyer, un incubateur pour l’organisation de groupes néonazis. Depuis longtemps des propos de nature raciste, xénophobe et homophobe sont présent dans notre quotidien à un point tel que les gens en viennent à croire que c’est tout à fait normal et justifié de les dire et de porter des gestes de cette nature, sous le couvert de la liberté d’expression. On traverse ici le seuil des crimes haineux.)

Scène croquée dans les rues de Montréal en mars 2017 (Presse canadienne)

CBC, CP, CTV, Statistiques Canada, CHCH et YouTube

Plus:

Hausse des crimes haineux au Canada (RCI)

Hausse des crimes haineux visant une religion au Québec (RCI)

Crimes haineux déclarés par la police, nombre d’affaires et taux pour 100 000 habitants, régions métropolitaines de recensement (Statistiques Canada)

Catégories : Immigration et Réfugiés, Société
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