L’été est souvent synonyme de feux de forêt. Pourtant, cette année, le Québec semble épargné par le phénomène. En ce moment même, seulement quatre feux ont été signalés à l’échelle de la province. Dans l’Ouest canadien, le nombre est beaucoup plus élevé. On en parle avec Stéphane Caron, coordonnateur à la prévention et aux communications à la Société de protection de la forêt contre le feu (SOPFEU).
Cette année, le Québec vit une « petite saison » en ce qui concerne les feux de forêt. « Lorsque l’on a fait notre dernier bilan de printemps vers la fin juin, on a pu constater que c’était même la plus petite saison en termes de nombre de feux que la SOPFEU avait connue depuis sa création il y a 25 ans », a déclaré en entrevue téléphonique Stéphane Caron.
Même si les chiffres indiquent que ce n’est pas un record – ceux de 2008 étant encore plus bas – cette saison est à marquer dans les annales, ajoute le coordonnateur. « En ce moment, depuis le début de notre saison de protection, on dénombre 159 incendies, alors que la moyenne des 10 dernières années à pareille date c’est 363 incendies. »
Écoutez l’entrevue avec Stéphane Caron (6 minutes et 12 secondes) :
C’est connu. Dans une très large proportion, les feux de forêt sont causés par l’activité humaine. Cependant, pour éclore, un feu a besoin de conditions météorologiques qui sont propices. « Cette année, les conditions ne sont pas aussi réunies, explique M. Caron. Le printemps a été très tardif. Le couvert de neige est demeuré persistant dans beaucoup de régions du Québec. Et puis, les précipitations importantes ont causé des inondations sur plusieurs secteurs. »
Même si le niveau d’incendie peut augmenter avec les semaines plus chaudes de l’été, la saison a déjà commencé à se modifier, précise le coordonnateur. « En cette période de l’année, les journées ont déjà commencé à diminuer en matière de longueur. Le taux d’ensoleillement est plus faible avec des nuits plus fraîches. »
M. Caron a expliqué qu’en ce qui concerne les incendies, la situation au Québec est différente du reste du Canada. « Depuis ces dernières années, il y a une diminution constante du nombre de feux de forêt au Québec. On observe en moyenne sept feux de moins chaque année depuis une trentaine d’années. La prévention et les changements de comportement ont sans doute une part de responsabilité. »
« Mais la réalité est différente dans le reste du pays, a-t-il poursuivi. Les conditions météo sont différentes d’une province ou d’un territoire à l’autre. Si on regarde dans l’ouest du Canada comme en Colombie-Britannique ou en Alberta – qui est aux prises avec de nombreux incendies – il y a malheureusement une tendance à l’augmentation. »
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