« Il faut le dire, n’avoir pas peur de le crier haut et fort s’il faut et de le répéter jusqu’à ce que chacun, chacune l’entende : Nous traversons actuellement une zone de turbulence sociale dangereuse et la vigilance doit être de mise ! » Abderrahman El Fouladi, directeur de publication, Maghreb Canada Express (Photo : iStock)

Xénophobie : ce danger d’afficher sa différence quand on vient d’ailleurs

Abderrahman El Fouladi, directeur de publication, Maghreb Canada Express (Photo : gracieuseté)

« C’est en fait un manque de considération pour les gens qui sont différents. Bon, on parle arabe. Qui dit arabe dit musulman. Et, si vous êtes musulman, vous êtes terroriste. Les amalgames continuent. »

Abderrahman El Fouladi, directeur de la publication Maghreb Canada Express

Dans un papier récemment mis en ligne sur la plateforme Maghreb Canada Express, Abderrahman El Fouladi raconte un incident qu’il a vécu alors qu’il disait au revoir à son neveu devant une station de métro de Montréal. Ils parlaient arabe.

Début du texte paru le 14 août dernier – Maghreb Canada Express

Apostrophé cavalièrement par un passant, il lui répond du tac au tac et oublie l’affaire. C’est cependant les propos grossiers d’un homme envers une dame et sa fille – elles aussi s’exprimaient en arabe – qui l’a forcé à réfléchir sur l’épisode du métro.   

« Il y a une grande différence entre le Québec qui m’a séduit il y a 28 ans pour que je décide d’y immigrer et celui d’aujourd’hui. Après tout ce temps, je me vois être interpelé d’une façon méprisante. »

Selon monsieur El Fouladi, un effet pervers de la Loi 21 c’est que, pour certains, elle devient un « permis de mépriser ».

« Combien de fous en furie mettons-nous sur le pied de guerre à chaque fois qu’on affiche collectivement ou individuellement notre différence sur la place publique, ici au Québec ? »

Il s’interroge sur la place que l’on donne au sensationnalisme violent, ciblant toujours la même communauté, alors que la très grande majorité des immigrants musulmans ne cherchent qu’à vivre en paix. Il ajoute du même souffle que les tristes incidents haineux et intégristes qui se sont produits en Europe ne sont pas les prémisses d’une guerre des religions, mais les effets pervers de blessures mal cicatrisées du colonialisme.

« La faute est nôtre également. On ne facilite pas la tâche à ceux qui nous aiment. Loin d’accuser quiconque de mauvaise foi, la bonne foi n’est pas en cause. Mais ce serait peut-être le discernement qui manquerait le plus. »

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La leçon néo-zélandaise de compassion et d’empathie telle que racontée par Abderrahman El Fouladi (RCI)

Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Société
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