À l’occasion de la première édition de la Journée du refus de l’échec scolaire, le Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage (ROCLD) est engagé à poser le diagnostic, dans le but de prescrire la thérapie qui permettra de combattre un mal profond aux conséquences désastreuses pour bien des jeunes et pour la société.
Ce sont en tout 59 organismes communautaires qui sont mobilisés au quotidien pour combattre ce fléau qui concerne un jeune sur cinq au Québec, souligne Véronique Thibault, la vice-présidente du ROCLD. Elle a pris la parole en l’absence de la présidente du Regroupement qui assiste en France à la 12e édition de cette Journée qui a inspiré celle au Québec.
Comme l’a relevé Mme Thibault, le décrochage scolaire est un problème qu’il faut combattre énergiquement pour préserver l’avenir des jeunes.
Sans remettre en question le système d’éducation québécois, la vice-présidente du Regroupement soutient qu’il serait bénéfique d’en définir ses zones d’ombre, et de les analyser en profondeur, tout comme il serait important de chercher les autres causes dans la société et de cibler les meilleures réponses à y apporter.
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Les jeunes du primaire et du secondaire sont concernés par le décrochage scolaire. Crédit : archives Radio-Canada
Parmi les causes les plus évidentes, Véronique Thibault mentionne les inégalités croissantes qui ne sont pas de nature à encourager les jeunes à demeurer dans le système scolaire.
Par ailleurs, la pauvreté des familles, les conditions de vie défavorables, l’exposition à la consommation de stupéfiants et autres substances concourent à créer un environnement peu incitatif pour les jeunes qui sont voués à l’échec scolaire et qui abandonnent de façon prématurée leurs études.
À cela, il faut ajouter d’autres problèmes, dont une approche discriminatoire liée au genre. Très souvent, les solutions vont être davantage orientées vers les jeunes garçons qui sont pris en charge dans des activités sportives, scientifiques et autres clubs de lecture, alors que les jeunes filles sont quelque peu oubliées.
C’est du moins ce que constate le Regroupement qui mentionne dans le communiqué de presse que « les mesures ciblées vers la réussite des garçons cristallisent les stéréotypes et occultent complètement le décrochage des filles, alors que la sous-scolarisation des filles contribue plus largement à la spirale du décrochage scolaire ».
Une étude récente a remis en question le surdiagnostic des problèmes de santé susceptibles d’entraîner des difficultés d’apprentissage chez les jeunes, ainsi que la surutilisation des médicaments pour y faire face. Revenant sur ces pratiques, le Regroupement souligne qu’il est plus que jamais temps de s’orienter vers d’autres sources pour déterminer les raisons réelles qui poussent les jeunes à « déserter leurs pupitres ».
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