Une aînée au volant d’une voiture. Crédit : Istock.

Sécurité routière : les aînés sont-ils vraiment un danger?

Non, répond CAA-Québec. L’organisme soutient que les aînés sont parmi les plus prudents et les plus respectueux du Code de la sécurité routière, mais qu’ils devraient être mieux accompagnés dans leur processus pour continuer à conduire ou pour renoncer à leur permis de conduire.

Pourquoi sont-ils si souvent montrés du doigt ?

La vieillesse serait un facteur mis de l’avant par les personnes qui estiment que les aînés au volant représentent un danger.

Elles sont d’ailleurs nombreuses à penser que bon nombre d’aînés ont perdu leurs réflexes, certaines de leurs facultés (visuelles surtout) et leurs capacités physiques pour être véritablement aptes à prendre le volant de façon sécuritaire.

Certains vont même jusqu’à recommander qu’à un certain âge, le permis soit automatiquement suspendu. C’est une idée qui n’est pas toujours très bien reçue par les aînés, observe CAA. Il mentionne que c’est une tâche titanesque pour un proche que de chercher à convaincre un aîné à renoncer à son permis de conduire.

D’autres groupes, parmi ceux qui considèrent que la conduite des aînés est dangereuse, souhaiteraient que ceux qui veulent continuer à conduire soient à nouveau soumis à un examen de conduite, et qu’ils évitent de prendre la route dans des conditions de visibilité réduite, le soir par exemple.

À ces arguments recueillis à l’issue d’un sondage auprès de la population québécoise, CAA répond en apportant plusieurs nuances. « Les aînés demeurent plus attentifs à la route, sont moins téméraires et ont beaucoup plus d’expérience. Si tout le monde respectait les règles autant qu’eux, les percevrait-on toujours comme un danger ? […] Le droit de conduire dépend de la capacité, pas de l’âge », indique l’organisme qui œuvre en sécurité routière dans le communiqué.

CAA dément également l’idée très répandue que les aînés sont surreprésentés dans les statistiques sur les accidents de la route. Les 25-34 ans constituent le groupe d’âge le plus souvent en cause, souligne cet organisme.

« Si les 75 ans et plus représentant 8 % de la population (Statistique Canada), ils ne sauraient être surreprésentés dans les statistiques sur ces accidents », relève Pierre-Olivier Fortin, porte-parole de l’organisme. S’appuyant sur le dernier bilan de la Société de l’Assurance automobile du Québec (SAAQ), M. Fortin souligne que les aînés ont été « impliqués dans 3,9 % des accidents de a route et que ces accidents n’ont causé que des dommages matériels ». C’est ainsi qu’il appelle à cesser de les considérer comme des dangers et à mettre l’accent sur leur accompagnement dans leur démarche de renonciation à leur permis.

Écoutez

Le guide pratique de CAA, intitulé La bonne conduite n’a pas d’âge, est conçu afin d’outiller les aînés et leurs proches sur la meilleure façon d’adapter leur conduite. Ce guide offre une liste de vérifications qui permet d’apprécier les aptitudes et les réflexes de l’aîné qui souhaiterait continuer à conduire. Cela permet d’éviter un sevrage brutal qui peut être particulièrement « déstabilisant » pour lui.

L’envoi de messages textes au volant est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à 1000 $ et deux points d’inaptitude en Ontario, mais pas au Québec. Photo Credit: Michel Aspirot

Deux Québécois sur trois estiment que les aînés représentent un danger lorsqu’ils sont au volant.
Crédit photo: Michel Aspirot

Quelques données sur le sondage

Il a été réalisé en ligne, du 15 au 26 août 2019, par la firme Léger Marketing, pour le compte de CAA-Québec, auprès de 1002 répondants âgés de 18 ans et plus, avec une marge d’erreur de 3,1 %.

  • 2 Québécois sur 3 estiment que les aînés représentent un problème de sécurité routière.
  • 92 % des répondants qui pointent les lacunes physiques des aînés estiment que ceux-ci ont perdu leurs réflexes, 54 % estiment qu’ils ne voient plus aussi bien, 52 % soutiennent qu’ils sont trop lents.
  • 62 % des répondants croient que les aînés devraient être soumis à un examen de conduite pour conserver leur permis.
  • 48 % pensent que la loi devrait leur imposer des restrictions afin qu’ils ne conduisent pas le soir ou aux heures de pointe.
  • 18 % croient qu’on devrait automatiquement leur retirer le permis de conduire à partir d’un certain âge.

Source : Communiqué de presse.

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Catégories : Société
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