Selon les estimations du secteur canadien de l’aviation, le Canada aura besoin de plus de 7 000 nouveaux pilotes professionnels d’ici 2025.
Ce défi attend les transporteurs nationaux, mais aussi l’armée de l’air. Le défi s’annonce d’autant plus difficile que le Canada sera en compétition avec plusieurs autres nations puisqu’on s’attend à ce que la demande pour de nouveaux pilotes sur la planète atteigne 255 000 d’ici 2027.
Des fonctionnaires fédéraux canadiens qui se sont penchés sur les programmes de formation professionnelle de leur gouvernement conclu que des changements majeurs sont absolument nécessaires pour pallier la pénurie de pilotes d’avion au pays.
Dans une note d’information interne d’Emploi et Développement social Canada,obtenue par La Presse canadienne, on indiquait en juillet dernier que les programmes gouvernementaux « ne sont pas bien adaptés » pour former plus de pilotes professionnels. Ils ne réussiraient pas non plus à résoudre le problème du coût élevé de l’obtention d’une licence de pilote professionnel au Canada.
Les responsables suggèrent qu’un partenariat public-privé semblable à celui d’autres pays pourrait permettre au Canada de répondre à un besoin croissant de pilotes.
Avis de recherche mondial
L’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) vient de lancer un avis de recherche afin de faciliter le recrutement de centaines de milliers de pilotes de ligne dans le monde d’ici 2036.
Devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), cette semaine, Fang Liu affirmait que l’aviation civile devait « faire mieux pour attirer et retenir les travailleurs qualifiés dont elle a besoin au cours des prochaines décennies ».
« Et c’est la même histoire pour les prochains contrôleurs aériens, le personnel de maintenance et autres techniciens », relevait la secrétaire générale de l’OACI.

Fang Liu lance son avis de recherche. – CORIM
Le trafic aérien pourrait augmenter de 85 % d’ici 2032
La croissance du transport aérien s’explique notamment par l’essor du tourisme, mais aussi du commerce en ligne dont les livraisons sont aujourd’hui effectuées à 90 % par avion, contre seulement 16 % en 2010.
Quelque 4,1 milliards de personnes voyagent par avion chaque année et un tiers de la marchandise échangée dans le monde l’est par voie aérienne.
Fang Liu estime que d’ici 2036 il faudra au moins 620 000 pilotes pour opérer les appareils commerciaux de 100 places ou plus en circulation dans le monde. « Et 80 % de ces futurs aviateurs seront de nouveaux pilotes qui ne volent pas encore », précise-t-elle.
Ces pilotes sont-ils vraiment indispensables?

Le capitaine Dan Adamus – CBC
Le géant américain Boeing a lancé un programme d’investissements dans la conception de systèmes qui pourraient réduire le nombre de pilotes dans les cabines ou même permettre de se passer complètement de leur présence.
D’autres avionneurs sont aussi en mode observation ou de recherche et développement, notamment la brésilienne Embraer et l’européenne Airbus.
Selon la banque suisse UBS, l’utilisation à grande échelle d’avion sans pilote représenterait des économies annuelles de 35 milliards de dollars américains dans le monde.
Le président de l’Association canadienne des pilotes de ligne, le capitaine Dan Adamus, rétorque que les pilotes sont irremplaçables pour régler les problèmes qui peuvent survenir même avec les systèmes les plus sophistiqués.
RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada
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