C’est de l’aide à court terme, et cette somme sera versée dans les prochains jours, afin que chaque famille puisse régler les problèmes les plus urgents (remboursement des frais de documents de voyage, arrangements funéraires et cartes de crédit), a affirmé le premier ministre lors d’un point de presse vendredi.
Cette somme ne représente pas une compensation pour les familles, relève le premier ministre. Il a réitéré l’urgence de la situation pour celles qui vont entamer immédiatement les démarches en vue des obsèques des disparus.
Justin Trudeau souligne l’importance pour le Canada d’accélérer les demandes de visa pour les familles, ainsi que le traitement des demandes de résidence permanente. Il rappelle que les compensations attendues du gouvernement iranien restent toujours d’actualité.
Elles figurent d’ailleurs parmi les cinq points de l’entente-cadre entre les représentants des cinq pays touchés par le drame. Ceux-ci étaient en réunion jeudi à Londres, en Grande-Bretagne, à l’initiative du Canada.
Cette réunion, présidée par François-Philippe Champagne, le ministre canadien des Affaires étrangères, a permis l’élaboration de cette plateforme de doléances communes soumise à l’attention du ministre des Affaires étrangères de l’Iran, lors d’une rencontre avec son homologue canadien vendredi en Grande-Bretagne.
Revenant sur cette rencontre, le premier ministre du Canada, qui s’est entretenu au téléphone avec M. Champagne, a insisté sur la nécessité pour l’Iran d’assumer sa responsabilité dans cette tragédie, et sur l’importance d’une justice totale pour les familles des disparus. C’est pour cette raison que le Canada continue d’exiger une enquête complète et transparente, a affirmé M. Trudeau.
Le Canada se propose d’offrir également du soutien juridique aux familles qui pourront faire appel à une ligne téléphonique gracieusement mise à leur disposition par le gouvernement pour accéder aux services d’un avocat.
Ottawa annonce avoir également noué un partenariat avec des compagnies aériennes, notamment avec Qatar Airlines, pour faciliter des vols de l’Iran vers le Canada et du Canada vers l’Iran, ce qui allégera la tâche des familles.
Un contact est aussi noué avec l’Association des banquiers du Canada pour aider les familles à gérer la succession des disparus. Une assistance leur est aussi proposée pour ce qui est de l’assurance vie. En collaboration avec Santé Canada, le gouvernement est engagé à faciliter l’accès des familles aux ressources en santé mentale. Une unité d’intervention d’urgence les appuie en ce sens, et Affaires mondiales Canada a mis sur pied un site web, où les personnes concernées peuvent avoir toutes les informations sur les ressources disponibles.
« La nouvelle du décès de 176 personnes en Iran a plongé le Canada dans le deuil […] Un peu partout, d’un océan à l’autre, les Canadiens ont rendu hommage aux victimes […] Ce qui est arrivé la semaine dernière est une tragédie nationale […] Notre plus grande priorité pour le moment c’est d’appuyer les familles », a dit en substance le premier ministre du Canada.
Le Canada continuera de travailler avec ses partenaires pour assurer la paix au Moyen-Orient
Plutôt avant le point de presse de Justin Trudeau, on a appris que l’ayatollah Khamenei avait dirigé la grande prière de vendredi, pour la première fois en huit ans.
Durant cette prière, le guide suprême de la révolution iranienne s’est montré particulièrement critique envers les États-Unis et son président qu’il a qualifié de « clown qui prétend appuyer le peuple iranien, alors qu’il est prêt à le poignarder dans le dos ».
Il a durci le ton face à l’Occident et reconnu que l’écrasement du vol PS752 est un « drame », tout en maintenant que cela ne devrait pas faire perdre de vue le « sacrifice » du général Qassem Soleimani.
M. Khamenei a soutenu que la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont des « valets des États-Unis », qui n’ont pas de « volonté propre », du fait qu’ils ont cédé à la volonté des États-Unis dans le dossier du nucléaire iranien.
Le guide suprême a invité l’Amérique « qui veut diviser les Iraniens » à quitter le Moyen-Orient.
Lors de son point de presse, Justin Trudeau a souligné que les tirs de missiles iraniens contre des cibles américaines en Irak avaient « mis à risque les militaires canadiens ». Il a mentionné que le Canada continue à travailler avec ses partenaires pour un retour de la paix dans cette région.
Avec Radio-Canada et Twitter.
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Les représentants des cinq pays touchés par la tragédie aérienne en Iran ont fait front commun jeudi à Londres. Dans une déclaration commune, le Canada, l'Ukraine, l'Afghanistan, la Suède et le Royaume-Uni ont demandé à l'Iran d'assumer la responsabilité totale de la catastrophe, y compris les indemnisations. Ils exigent aussi que les responsables fassent l'objet d'une enquête criminelle indépendante. Le reportage de notre envoyé spécial à Londres, Yanik Dumont Baron.
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