Photo : Radio-Canada

Les chances de survie des bébés nés prématurément au Canada bondissent de 25 %

Selon une étude portant sur près de 51 000 naissances prématurées entre 2004 et 2017, la survie des bébés prématurés a bondi de 25 % après l’utilisation de nouvelles pratiques dans les unités néonatales du Canada.

Photo : Radio-Canada

L’analyse visait notamment à déterminer l’impact de l’administration accrue de stéroïdes aux mères, 48 heures avant l’accouchement pour aider les bébés dont les poumons ne seraient pas complètement développés.

On voulait aussi vérifier les effets d’une augmentation de la température corporelle des nourrissons à la naissance ainsi qu’une réduction de l’utilisation de la ventilation invasive pour les aider à respirer.

Selon cette enquête, dont les résultats sont publiés dans le Journal de l’Association médicale canadienne, les bébés nés à moins de 33 semaines de gestation ont vu leur survie bondir de 56,6 % à 70,9 %, sans problèmes de santé majeurs.

Le Dr Prakesh Shah, auteur principal de l’étude effectuée à l’Hôpital Mont Sinaï à Toronto, déclare que les trois mesures médicales ont également augmenté la survie de 5 % pour les bébés nés entre 23 et 25 semaines de gestation.

Les trois secrets d’une mise au monde prématurée réussie

Dr Prakesh Shah – MSH

Le Dr Prakesh Shah explique que les mères sur le point d’accoucher d’un bébé prématuré reçoivent maintenant un stéroïde parce que leur bébé n’a pas encore produit une substance appelée surfactant dans ses poumons. « C’est comme un savon qui permet aux poumons de ne pas s’effondrer », mentionne-t-il.

Les améliorations de la qualité dans le réseau signifient d’autre part que les ventilateurs sont moins couramment utilisés, car ils réduisent en fin de compte la capacité des bébés à respirer par eux-mêmes, précise le Dr Shah.

« Nous avons appris que permettre aux bébés de respirer [seuls] était meilleur en ce qui a trait aux résultats à long terme. Alors, maintenant, nous ne posons pas automatiquement le tube », a-t-il dit.

Garder les bébés au chaud augmente également la survie et cela signifie les emballer dans du plastique lorsqu’ils sont nés, a-t-il déclaré.

Félix, Logan et Nathan sont nés au Québec prématurément le 22 août 2018. Leur mère, Isabelle Nadeau, a été admise d’urgence à l’unité néonatale du CHU de Québec-Université Laval, où elle a accouché par césarienne, après seulement 26 semaines de grossesse. PHOTO : RADIO-CANADA / CAMILLE SIMARD

Un phénomène très fréquent, mais pas plus fréquent

En principe, un fœtus a besoin de 40 semaines pour grandir et se développer dans l’utérus avant de naître. On parle alors d’un enfant né à terme. Lorsqu’un enfant vient au monde avant 37 semaines de gestation, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le considère comme un bébé prématuré.

En 2013, on dénombrait 380 323 naissances au Canada, dont 29 716 (7,8 %) étaient des naissances prématurées.

La part de naissances prématurées par rapport à l’ensemble des naissances est demeurée relativement constante au Canada de 2000 à 2013.

En 2013, 8,3 % de toutes les naissances de bébés garçons étaient prématurées, comparativement à 7,3 % pour les filles.

Une femme née prématurément donne plus souvent naissance à des bébés prématurés

© iStockphoto

Récemment, une autre étude publiée dans la revue scientifique Obstetrics & Gynecology par des médecins et chercheurs du CHU Sainte-Justine et de l’Université de Montréal révélait qu’une femme née prématurément à plus de risque de donner naissance à un enfant prématuré.

Les chercheurs du CHU Sainte-Justine et de l’Université de Montréal avaient analysé des données relatives à 7405 femmes nées prématurément sur une période de 19 ans, soit de 1976 à 1995, et les avaient comparées à celles de femmes nées à terme.

Cette recherche a permis d’établir que 13 % des femmes étudiées nées avant 37 semaines de gestation avaient donné naissance prématurément au moins une fois contre 9,5 % pour les femmes nées à terme. Ce chiffre passait à 14 % chez celles nées avant 32 semaines.

L’enquête révélait également qu’une femme qui a déjà subi un accouchement prématuré a deux fois et demie plus de chance d’en avoir un autre. Ce risque grimpe à 10 fois si l’accouchement prématuré précédent s’est produit avant la 28e semaine de grossesse, etc.

À DÉCOUVRIR : Hôpital Sainte-Justine : chaire de recherche sur des enfants et adultes prématurés

Le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, le plus grand centre mère-enfant au Canada, crée une nouvelle chaire de recherche pour approfondir les connaissances sur les soins destinés aux enfants prématurés et aux mères. Elle se nomme Chaire du Cercle de Sainte-Justine en Origines développementales de la santé et des maladies.

RCI avec les informations de La Presse canadienne, Statistique Canada et la contribution de Radio-Canada

En complément

Le matelas d’incubateur conçu pour réduire la douleur chez les prématurés – RCI

Être parent éloigné d’un bébé prématuré – RCI

Lait maternel : donneuses recherchées au Saguenay pour subvenir aux besoins des grands prématurés – RCI

Catégories : Internet, sciences et technologies, Santé
Mots-clés : , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.