Le gouvernement canadien déconseille maintenant à tous ses ressortissants de se rendre dans la province chinoise du Hubei qui se trouve au coeur de l’épidémie de coronavirus, intensifiant ainsi un avertissement précédent concernant cette région.
Lundi après-midi, le gouvernement a resserré son avertissement et a affirmé cette fois que les Canadiens ne doivent en aucun cas se rendre dans cette région.
« Évitez tout voyage dans la province du Hubei, y compris dans les villes de Wuhan, de Huanggang et d’Ezhou, en raison de l’imposition de sévères restrictions de voyage visant à limiter la propagation d’un nouveau coronavirus », peut-on lire.
Auparavant, le ministère des Affaires étrangères ne faisait que conseiller aux Canadiens d’éviter les voyages non essentiels dans la région touchée.
Les Canadiens sur place ne sont pas laissés pour compte
Lundi, le ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, s’est fait rassurant en affirmant que le gouvernement canadien était en mesure d’offrir des services consulaires à tous les Canadiens présents en Chine.
M. Champagne a ajouté que 167 Canadiens qui se trouvent dans la région directement touchée par le coronavirus sont enregistrés auprès de l’ambassade du Canada en Chine.
Selon le ministre, 8 des 168 Canadiens qui ont signalé officiellement leur présence dans la province du Hubei ont demandé de l’aide consulaire.
Il précise qu’une ligne d’urgence téléphonique est offerte et que son gouvernement « assurait la liaison » avec ses « partenaires internationaux pour élaborer des solutions permettant d’assurer la sécurité et le bien-être » des Canadiens pris en Chine.
Malgré ses 11 millions d’habitants, Wuhan a toutes les apparences d’une ville fantôme depuis qu’elle a été mise en quarantaine par le gouvernement chinois. PHOTO : REUTERS / CNSPHOTO
Les évacuations des ressortissants internationaux commencent
Alors que le Canada soupèse les scénarios, plusieurs pays, dont les États-Unis, le Japon et la France, se mobilisaient concrètement mardi pour organiser l’évacuation de leurs ressortissants de Wuhan, épicentre de l’épidémie de pneumonie virale dont le bilan dépasse désormais 106 morts en Chine et qui a contaminé plus de 4500 personnes.
Les États-Unis ont affrété un avion pour évacuer le personnel diplomatique de son consulat de Wuhan, tandis que la France indique que ses citoyens pris dans la région seront évacués par avion en milieu de semaine et rapatriés avant d’être soumis à une quarantaine de deux semaines.
Le Japon a programmé un vol pour évacuer mercredi environ 200 de ses ressortissants, et Paris prévoit un premier rapatriement de Français en fin de semaine
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Des membres du personnel médical transportant une personne à l’hôpital de Jinyintan, à Wuhan dans la province centrale du Hubei en Chine. Photo : AFP-STR
Pendant ce temps au Canada….
Tandis que l’OMS juge « élevée » la menace à l’international, en conférence de presse en matinée lundi, l’administratrice en chef de la santé publique du Canada a tenté de se faire rassurante.
Elle affirme que le risque au Canada de propagation du nouveau coronavirus reste minime malgré la découverte d’un deuxième cas présumé à Toronto durant le week-end, soit l’épouse du patient zéro, un homme dans la cinquantaine qui est revenu le 23 janvier dernier d’un voyage en Chine.
Doris Grinspun PHOTO : RADIO-CANADA
Les autorités tentent toujours d’entrer en contact avec des passagers du vol en provenance de Chine qui a ramené à Toronto le couple infecté par le coronavirus. La santé publique a décidé d’appeler les passagers qui auraient pu être en contact étroit avec le voyageur infecté, c’est-à-dire ceux qui se trouvaient dans un rayon de deux mètres, environ trois rangées devant ou derrière lui.
L’Association des infirmières autorisées de l’Ontario estime que c’est insuffisant. La PDG de l’Association des infirmières autorisées de l’Ontario, Doris Grinspun, demande aux autorités de la santé de contacter tous les passagers, sans exception, qui étaient dans le même avion que le patient torontois atteint du coronavirus et sa femme.
Propos rassurants alors que les vérifications se multiplient
Theresa Tam – La Presse canadienne
L’administratrice en chef de la santé publique, Theresa Tam, a déclaré que la probable confirmation d’un deuxième cas n’a pas changé son opinion selon laquelle le risque de contracter le virus reste faible au Canada. Elle note que les deux cas suivent un scénario rassurant.
« La transmission du virus se produit au sein de membres de la famille qui ont une exposition étroite et prolongée à des personnes malades. Les Canadiens ne devraient pas s’inquiéter de contracter le virus d’une personne infectée par tout contact occasionnel, comme en marchant dans l’aéroport ou un autre lieu public. »
Mme Tam a cependant révélé que le Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg teste 25 échantillons prélevés auprès de 25 personnes provenant de plusieurs provinces.
Les responsables de la santé publique en Ontario attendent par ailleurs les résultats des tests menés sur 19 autres personnes, mais ils ont éliminé le diagnostic du coronavirus chez 15 autres. Les autorités de santé publique ont confirmé lundi que trois nouveaux cas étaient examinés au Québec.
À Wuhan, les autorités prennent la température des occupants des véhicules. PHOTO : GETTY IMAGES / AFP
RCI avec les informations de La Presse canadienne, l’Agence France-Presse et la contribution de Radio-Canada
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