Barrage ferroviaire installé près de Belleville, en Ontario, en solidarité avec les chefs héréditaires Wet’suwet’en qui s’opposent au passage du gazoduc Coastal GasLink sur leur territoire dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique - La Presse Canadienne / Lars Hagberg

Barrage ferroviaire installé près de Belleville, en Ontario, en solidarité avec les chefs héréditaires Wet’suwet’en qui s’opposent au passage du gazoduc Coastal GasLink sur leur territoire dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique - La Presse Canadienne / Lars Hagberg

Blocage ferroviaire: le Canadien National met à pied 450 employés

Pas moins de 450 employés ont été mis à pied, temporairement, par le Canadien National, la compagnie ferroviaire spécialisée dans le transport de marchandises, à cause d’entraves sur les chemins de fer.

Un barrage ferroviaire a été installé il y a douze jours, sur le territoire mohawk de Tyendinaga, à l’est de Belleville, en Ontario, en solidarité avec les chefs héréditaires Wet’suwet’en qui s’opposent au passage du gazoduc Coastal GasLink sur leur territoire dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique.

Pour Sean Finn, vice-président exécutif des services coopératifs et chef des affaires juridiques du CN, « le blocus a un impact pas juste sur le CN, mais sur l’économie canadienne et sur les Canadiens et Canadiennes qui ne travaillent pas juste dans l’industrie ferroviaire, mais également dans les usines et les endroits où les biens sont distribués ou manufacturés. »

Selon la compagnie ferroviaire, près de 1000 emplois pourraient être touchés par des mises à pied si la situation persiste.

Les employés touchés par la mise à pieds sont ceux qui travaillent dans l’Est du pays puisqu’ « en ce moment il n’y a pas de trains qui circulent à travers le blocus à Belleville », explique M. Finn.

Le Premier ministre Justin Trudeau à sa sortie de la réunion à Ottawa du Groupe d’intervention en cas d’incident consacrée à la crise du blocage des voies ferrées – 17.02.2020 – Photo : La Presse Canadienne / Adrian Wyld

Le Premier ministre Justin Trudeau à sa sortie de la réunion à Ottawa du Groupe d’intervention en cas d’incident consacrée à la crise du blocage des voies ferrées – 17.02.2020 – Photo : La Presse Canadienne / Adrian Wyld

Dans l’Ouest du pays, le CN a pu « reprendre tout le réseau avec la fin du blocage entre Prince George et Prince Rupert, et rappeler ses équipes au travail. Ils travaillent très fort en ce moment pour rattraper le retard. Parce qu’un retard de plusieurs jours, ça prend plusieurs semaines à récupérer. »

Le CN transporte des produits d’une valeur d’environ 250 milliards de dollars chaque année. Avec le blocus de Belleville, c’est environ 2 milliards de dollars en valeur de biens qui transitent habituellement vers l’Ouest du pays et les États-Unis qui sont bloqués.

Les contestations autochtones qui se multiplient le long du réseau ferroviaire au pays pour dénoncer le projet Coastal GasLink ont forcé Justin Trudeau à revoir ses plans.

De retour vendredi de sa tournée en Afrique visant à faire élire le Canada au Conseil de sécurité de l’ONU, la Premier ministre a été lourdement critiqué pour son absence durant les premiers jours de cette crise, qui prend de plus en plus d’ampleur au pays.

Justin Trudeau, qui devait voyager lundi pour se rendre à la Barbade, – toujours dans le cadre de sa campagne de séduction afin d’obtenir un siège au Conseil de sécurité –, a finalement annulé sa mission pour tenter de trouver des solutions aux barrages ferroviaires.

Marc Miller, ministre des Services aux autochtones, après sa rencontre samedi 15 février 2020 avec des manifestants mohawks de Tyendinaga en Ontario - Photo : La Presse Canadienne / Lars Hagberg

Marc Miller, ministre des Services aux autochtones, après sa rencontre samedi 15 février 2020 avec des manifestants mohawks de Tyendinaga en Ontario – Photo : La Presse Canadienne / Lars Hagberg

Le Groupe d’intervention en cas d’incident, convoqué dimanche par le premier ministre Justin Trudeau, s’est réuni aujourd’hui à Ottawa, afin de trouver une solution pacifique au blocage des voies ferrées qui perturbe le transport de marchandises et de passagers,

Outre le premier ministre, la rencontre réunissait les ministres Marc Miller (Services aux Autochtones), Carolyn Bennett (Relations Couronne-Autochtones), Marc Garneau (Transports), Bill Blair (Sécurité publique), Chrystia Freeland (Affaires intergouvernementales) Pablo Rodriguez (leader du gouvernement aux Communes), Bill Morneau (Finances), Seamus O’Regan (Ressources naturelles) et David Lametti (Justice).

M. Trudeau s’est fait avare de commentaires à la sortie de la rencontre. Il a convenu que la situation était inquiétante pour de nombreux Canadiens et a réitéré que son gouvernement cherche à résoudre la situation rapidement et pacifiquement.

Même s’il reconnaît que le blocage des voies ferrées, toujours en cours près de Belleville, en Ontario, est une activité illégale, le gouvernement Trudeau préconise une solution négociée à ce conflit. Les démarches entreprises jusqu’ici sont toutefois demeurées vaines.

Samedi, le ministre Miller n’a rapporté que de modestes progrès au terme de sa rencontre avec les manifestants mohawks de Tyendinaga après avoir discuté avec eux pendant près de huit heures dans un centre communautaire situé non loin de leur campement.

Avec les information de Marguerite Gallorini, Radio Canada et La Presse Canadienne

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Catégories : Autochtones, Économie
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