La Police de Longueuil a distribué aux manifestants de Saint-Lambert des copies de l’injonction obtenue par le Canadien National des autorités judiciaires du Québec, afin de les obliger à quitter les lieux. Les protestataires bloquent la voie ferroviaire en solidarité aux chefs héréditaires wet’suwet’en opposés à un projet de gazoduc qui transitera par leur territoire ancestral. Crédit : La Presse canadienne/Ryan Remiorz

Blocus ferroviaire : Trudeau exclut toute possibilité de recourir à la force

Le premier ministre du Canada a répondu à l’appel des premiers ministres des territoires et provinces du pays. En entretien téléphonique, il a mentionné qu’il ne saurait recourir à la force pour résoudre la crise qui perdure et qui paralyse les activités économiques partout au Canada.

Cette idée d’user de la contrainte pour mettre un terme au blocage illégal des voies ferrées a été suggérée par le premier ministre du Québec François Legault.

Celui-ci l’a d’ailleurs réitérée vendredi, à la suite du refus du premier ministre du Canada de faire appel à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) pour disperser les manifestants qui soutiennent l’opposition des chefs héréditaires wet’suwet’en au passage du gazoduc Coastal Gaslink sur leur territoire ancestral, en Colombie-Britannique.

M. Legault soutient toujours qu’il serait important d’imposer un échéancier aux manifestants afin qu’ils libèrent les voies ferrées. Au-delà du délai fixé, un recours à la force pourrait être envisagé.

Du côté d’Ottawa, cette proposition semble avoir un écho favorable auprès de certains libéraux fédéraux, qui commencent à démontrer des signes d’impatience. C’est du moins ce qui ressort des compte-rendus de Radio-Canada.

Une injonction a été obtenue jeudi par le Canadien National (CN) des autorités judiciaires du Québec. Mais, cela ne semble pas avoir fait bouger les lignes du côté des manifestants de Saint-Lambert.

Ceux-ci ne sont pas des Autochtones, mais ils justifient leur intrusion dans le mouvement des chefs héréditaires wet’suwet’en par le fait que c’est un projet de gazoduc, avec des répercussions négatives pour l’environnement, qui est à l’origine de leur intervention.

La police de Longueuil a installé un centre de contrôle à Saint-Lambert, en appui à la police du Canadien National. Selon Radio-Canada, il y a entre 20 à 30 manifestants sur place. Certains ont érigé des campements de fortune où ils ont passé la nuit.

En savoir davantage sur les manifestants de Saint-Lambert

Le premier ministre du Québec a mentionné vendredi que tout était entre les mains de la police sur place, à Saint-Lambert, pour intervenir à tout moment.

« Je m’attends à ce que le démantèlement se fasse bientôt. Ce n’est pas à moi de dire comment les policiers vont procéder. C’est aux policiers eux-mêmes de définir comment le démantèlement va se faire », a précisé François Legault.

Toujours au Québec, des citoyens se sont présentés sur la barricade de Saint-Lambert pour dénoncer le blocage, qui fait mal à l’économie.

« Je peux comprendre que des citoyens soient fâchés, que des gens aient perdu leurs emplois. Mais je demande aux citoyens d’être prudents, de laisser les policiers faire leur travail », a affirmé M. Legault.

Justin Trudeau est en conclave à Ottawa avec le comité de crise, qui cherche toujours comment résoudre la situation de manière pacifique.

Mais, depuis que la GRC a offert de se retirer des terres visées en Colombie-Britannique, rien ne bouge du côté des manifestants sur place. Les principaux chefs wet’suwet’en sont toujours en déplacement dans l’Est du Canada, où ils rencontrent les communautés mohawks, qui soutiennent leur combat.

Les répercussions économiques de la crise se font ressentir partout au Canada, principalement au sein des compagnies ferroviaires. Elles se sont traduites par des mises à pied au CN et à VIA Rail.

Le PDG du Canadien Pacifique a écrit au premier ministre Trudeau pour lui demander d’ouvrir un dialogue dans l’immédiat avec les chefs héréditaires, car les effets de la crise commencent à peser d’un poids important sur les activités du transporteur.

Avec Radio-Canada

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Catégories : Économie, Politique, Société
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