Dans ses efforts pour que le Canada obtienne l’an prochain l’un des deux sièges non permanents au Conseil de sécurité des Nations unies, le premier ministre Justin Trudeau poursuit ses efforts, mardi, pour obtenir l’appui des pays africains en demandant l’aide cette fois directement aux diplomates de ce continent.
Après sa tournée en sol africain, au début du mois, où il avait reçu un engagement ferme notamment de la part du président du Sénégal, Justin Trudeau interpelle maintenant des diplomates africains dans un discours où il a tenté de souligner ses liens remontant à l’enfance avec le continent de Nelson Mandela.
C’est en juin prochain que ces deux sièges seront attribués par un vote de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pays en lice auront besoin des deux tiers des voix au scrutin secret, soit plus de 128 votes. Or, l’Afrique est l’un des blocs les plus influents avec 54 membres votants. Le siège non permanent est bon pour deux ans à compter de 2021.
Le Canada fait face à une vive concurrence de la Norvège et de l’Irlande qui font également campagne.
Un discours bien accueilli
Dans son allocution prononcée avant une réception mardi soir devant un auditoire d’environ 200 personnes, pour la plupart des diplomates de pays africains, au siège social d’Affaires mondiales Canada à Ottawa, Justin Trudeau s’est rappelé avec émotion avoir accompagné son père, l’ancien premier ministre canadien Pierre Elliott Trudeau, pendant des voyages en Afrique lorsqu’il était enfant et plus tard comme jeune routard adulte.
Dans une tentative de contrer les critiques selon lesquelles son gouvernement a ignoré l’Afrique lors de son premier mandat au pouvoir (2015-2019). M. Trudeau a déclaré que son père partageait avec lui son profond amour et son respect pour le continent africain. Les diplomates l’on applaudit lorsqu’il a décrit l’avenir des relations afro-canadiennes comme étant enraciné dans l’approfondissement des relations commerciales avec un continent qui connaît une croissance rapide.
M. Trudeau était accompagné mardi soir de la ministre du Commerce international, Mary Ng, du ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, et du ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Ahmed Hussen, d’origine somalienne.
Optimisme prudent
Le ministre Champagne affirmait il y a près d’un mois, au terme d’une tournée africaine, que le Canada a encore des chances d’obtenir le siège.
« J’ai été agréablement surpris par le soutien que j’ai reçu des pays hôtes que j’ai visités. Je pense que les gens reconnaissent que le Canada peut jouer un rôle positif dans le monde », a-t-il dit.
Au terme d’un voyage au Mali et au Maroc, le ministre canadien avait en fait rejeté en conférence de presse l’analyse de nombreux experts qui affirment que la candidature canadienne est sérieusement minée par des années de faibles contributions du Canada en matière d’aide internationale ainsi qu’une participation peu musclée aux différentes missions de maintien de la paix des Nations unies.
La cible de l’ONU pour l’aide publique au développement est de 0,7 % du revenu national brut (RNB). Or, le niveau de contribution actuel du Canada est inférieur à 0,3 %.
L’engagement du Sénégal
Le président du Sénégal s’est engagé en présence de Justin Trudeau à Dakar, récemment, à soutenir la candidature du Canada. Il a aussi promis de convaincre ses pairs africains d’appuyer cette candidature.
Pour sa part, Justin Trudeau s’est montré reconnaissant envers le président Macky Sall pour son appui et sa volonté d’inciter les autres leaders africains à soutenir le Canada. Une issue positive sera gagnante pour tous, a-t-il affirmé.
« Avoir un siège non permanent au Conseil de sécurité nous permet d’être une voix pour tous nos amis qui partagent nos perspectives […] Quand on parle de sécurité dans la région de l’Afrique de l’Ouest, tous les partenaires étrangers doivent être impliqués », a dit Justin Trudeau à l’antenne de Radio-Canada.
RCI avec les informations de La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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