Bob Rae, cet ancien premier ministre de la province de l’Ontario qui a aussi été ministre fédéral ainsi que chef du Parti libéral du Canada vient d’être nommé envoyé spécial du Canada pour les enjeux humanitaires et relatifs aux réfugiés.
Le premier ministre Justin Trudeau, qui en a fait l’annonce mardi, précise que Bob Rae aura ainsi l’occasion de poursuivre son travail en tant qu’envoyé spécial au Myanmar il y a deux ans afin d’y décrire la persécution par le régime politique militaire de sa minorité rohingya.
Les Rohingyas, auxquels le gouvernement birman nie toute citoyenneté, disent avoir été contraints de fuir l’État d’Arakan, où ils vivaient depuis plus de 200 ans, sous la pression de l’armée qui brûlait les villages derrière eux pour éviter qu’ils ne retournent chez eux.

Le 1er novembre 2017, ce groupe de Rohingyas fuit le Myanmar vers le Bangladesh pour rejoindre les quelque 700 000 personnes qui s’y sont déjà réfugiées. (Bernat Armangue / AP)
Une enquête de sept mois sur les lieux du génocide

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
Bob Rae avait passé en tout sept mois en 2017 et 2018 à évaluer ce qui avait poussé plus de 600 000 Rohingyas à quitter le Myanmar et à se réfugier au Bangladesh voisin, déclenchant du coup une crise humanitaire régionale.
Il avait par la suite formulé 17 recommandations à l’intention du gouvernement canadien, dont une augmentation de l’aide humanitaire canadienne dans les camps de réfugiés et l’accueil d’un plus grand nombre de réfugiés de la région.
En sa qualité d’envoyé spécial du Canada pour les enjeux humanitaires et relatifs aux réfugiés, M. Rae a pour mission de rediriger les efforts diplomatiques du Canada pour trouver une issue à la crise des Rohingyas. Il y travaillera de concert avec les Nations unies et d’autres pays.

Des réfugiés rohingyas venant du Myanmar tentent d’obtenir de la nourriture dans la ville de Cox’s Bazar, au Bangladesh, le 4 septembre 2017.
Crédit photo : Reuters/Mohammad Ponir Hossain
Le Canada était le premier pays du monde à le dire : les Rohingyas sont victimes d’un génocide

Un groupe de réfugiés rohingyas fuit la Birmanie. Photo : Reuters / Mohammad Ponir Hossain
En septembre 2018, les députés de la Chambre des communes, dans un geste sans précédent dans le monde, ont d’adopté à l’unanimité une résolution qui reconnaissait que les crimes commis par le régime du Myanmar contre les Rohingyas, une minorité musulmane, étaient un génocide.
Cette résolution s’appuyait sur un rapport de la délégation canadienne menée par Bob Rae qui s’était rendue dans ce pays largement contrôlé par une junte militaire et sur les conclusions d’une mission d’enquête des Nations unies sur la façon dont l’armée birmane avait commis des crimes en série contre les Rohingyas.
Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies avait publié, toujours en septembre 2018, un rapport sur sa mission d’enquête dans trois États du Myanmar. Ce rapport détaillé documentait le ciblage systématique des Rohingyas par les militaires, y compris les viols collectifs de masse, l’esclavage sexuel et la destruction de centaines de villages.
RCI avec les informations de La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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