Après un rapport dramatique sur la situation des milliers de réfugiés rohingyas qui ont fui le Myanmar pour échapper à la torture et à l’épuration ethnique, le Canada veut continuer à agir pour arriver à une paix durable dans la région. Le premier ministre Justin Trudeau a dévoilé une stratégie d’aide qui mise sur les plus vulnérables, les femmes et les filles. Celles-là mêmes qui ont subi la pire humiliation dans des viols et qui vivent dans des conditions de vie précaires depuis le déclenchement de la crise.
Répondre aux besoins des personnes déplacées et des plus vulnérables
La [...]grave crise humanitaire et sécuritaire au Myanmar est une tragédie mondiale qui a poussé plus de 717 000 Rohingyas à fuir leur foyer situé dans l'État de Rakhine et à trouver refuge au Bangladesh.
Après avoir épluché le rapport déposé par l’envoyé spécial d’Ottawa, Bob Rae, au terme de cinq séjours dans la région concernée (Myanmar et Bangladesh), le premier ministre du Canada annonce une aide supplémentaire de 300 millions de dollars sur trois ans, pour répondre aux besoins humanitaires.
Les organismes des Nations unies ont lancé un appel conjoint afin de recueillir 950,8 millions de dollars américains américains pour la prochaine année. De plus, il pourrait encore y avoir quelque 450 000 Rohingyas dans le centre et le nord de l’État de Rakhine.
Leur situation est précaire. Bon nombre d’entre eux sont dans des camps pour personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays (PDIP), alors que d’autres sont enfermés dans leur village, où l’approvisionnement en nourriture et l’accès à l’aide humanitaire internationale sont déficients. Cet état de fait exige une intervention de la communauté internationale et le Canada doit jouer un rôle de premier plan.
En chiffres la contribution du Canada depuis 2017
Le sort des femmes et des filles ayant été des plus préoccupants lors de ce qui est qualifié de « véritable tragédie humaine », l’intervention du Canada est davantage axée sur ce groupe, classé comme vulnérable.
En effet, les femmes et les filles rohingyas ont subi toutes sortes d’agressions depuis le début de la crise humanitaire qui secoue le Myanmar.
Elles ont servi d’objet d’assouvissement des besoins sexuels des soldats. En plus d’être violées sans arrêt, elles ont été exposées aux intempéries, à la faim, à la soif, et ont vécu dans le dénuement total.
Depuis le début de 2017, le Canada a versé 45,9 millions à ses partenaires humanitaires afin qu’ils puissent offrir un soutien vital aux réfugiés. Un appui qui tient compte de leurs besoins en matière de l’égalité des sexes, ainsi que des besoins des personnes déplacées et des communautés qui les accueillent. Ce montant comprend les 12,5 millions du Fonds de secours pour la crise au Myanmar qui égalait les dons que les Canadiens ont versés à des organismes de bienfaisance du mois d’août au mois de novembre 2017.
Guidée par la Politique d’aide internationale féministe, cette stratégie donne la priorité aux besoins des femmes et des filles. Elle met de l’avant également des mesures concrètes et rapides pour promouvoir les droits de la personne, l’égalité des sexes, la dignité humaine ainsi que la paix et la sécurité dans la région.
Les forces birmanes ont été accusées d’avoir commis des atrocités à l’encontre de la minorité rohingya, incluant des meurtres, des viols et des incendies criminels. Les Nations unies et les États-Unis ont qualifié la répression menée par l’armée de « nettoyage ethnique ».
Traduire en justice les auteurs de violations des droits de la personne
Le Canada a déployé de multiples efforts depuis le début de la crise pour venir en aide aux Rohingyas et souhaite à présent appuyer les efforts pour traduire en justice les auteurs de violations flagrantes des droits de la personne.
Le pays souhaite également qu’une solution politique soit trouvée rapidement pour mettre un terme aux souffrances infligées aux Rohingyas et autres minorités présentes au Myanmar.
Le Canada, qui demeure l’un des plus importants donateurs pour résorber cette crise, travaille en partenariat avec différents organismes des Nations Unies, la Croix-Rouge et d’autres organisations non gouvernementales.
En plus de l’envoyé spécial Bob Rae qui a été dépêché dans la région, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland et la ministre du Développement international et de la Francophonie Marie-Claude Bibeau ont effectué une visite au Bangladesh en 2017.
Le premier ministre a ouvert le dialogue avec différents dirigeants du monde pour réfléchir ensemble sur les issues possibles à cette crise dans la région.
Il est aussi en contact régulièrement avec Aung San Suu Kyi, la conseillère d’État de la République de l’Union du Myanmar pour souligner la nécessité d’œuvrer rapidement au respect des droits de la personne et des minorités ethniques religieuses, tout en assurant la sécurité des civils.
Rci avec des informations du gouvernement du Canada
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