Les insectes semblent se positionner comme des aliments d’importance pour l’avenir de l’humanité. Ils seraient particulièrement prisés dans les recettes en Asie, en Afrique et en Amérique latine, où ils « s’inscrivent presque dans une longue tradition », relève l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Cette dernière constate un « intérêt grandissant » pour la consommation d’insectes en Europe et en Amérique du Nord.
Une tradition alimentaire venue d’ailleurs

Benoît Hébert, fondateur Photo : Groupe CNW/Alimentomo
Au Canada, les aliments à base d’insectes se retrouvent désormais sur le marché, où les vendeurs proposent toutes sortes de produits séchés et en poudre, des collations, des croustilles et des craquelins. (Source : ACIA)
À Marieville, en Montérégie, tout près de Montréal, Benoît Hébert a fondé Alimentomo.
Le communiqué indique qu’Alimentomo est un producteur de protéine d’insectes à grande échelle et qu’il vend une poudre de grillons, aussi appelée farine de grillons, dont les usages sont variés.
Cette farine peut être utilisée dans toutes sortes de recettes culinaires. Ses apports sont vantés parce qu’elle est riche en protéines complètes, à l’instar de l’acide aminé (leucine, isoleucine, valine, méthionine, tryptophane, entre autres), en fer, en fibres, en minéraux et en gras insaturés (oméga-3 et 6, vitamine B12).
« Nous sommes fiers de faire partie d’un mouvement écoresponsable et de produire un aliment aux qualités extraordinaires. Les Québécois gagneraient à le connaître et à l’incorporer d’une façon ou d’une autre à leur menu », dit M. Hébert.
Autre mérite de cet aliment, c’est le fait que l’élevage de grillons serait hautement respectueux de l’environnement pour plusieurs raisons :
- moins d’émissions de gaz à effet de serre,
- moins d’eau et de nourriture exigées,
- moins d’odeur et de rejets.

L’ACIA indique que les aliments à base d’insectes sont présentés comme « une source de protéine durable et abordable, qui pourrait garantir la sécurité alimentaire des générations futures », mais elle recommande aux producteurs, détaillants et consommateurs de manipuler ces aliments de manière sûre, en l’absence d’études probantes sur leur innocuité. Crédit : iStock
Faut-il s’inquiéter de la qualité des produits à base d’insectes?
L’Agence canadienne d’inspection des aliments reste prudente. Elle observe que « si l’innocuité de la plupart des insectes comestibles populaires dans le monde est reconnue, il existe peu de données scientifiques sur la lutte contre les pathogènes microbiens durant l’élevage et la transformation de ces insectes ». (Source : site Internet)
C’est pourquoi l’ACIA recommande aux entreprises de répondre aux normes en ce qui a trait à la salubrité et à la qualité des aliments. Elles doivent atteindre les mêmes standards de salubrité et d’hygiène que toutes les autres qui offrent des aliments au Canada.
Se fiant aux résultats d’études préliminaires sur les insectes comestibles, menées du 1er avril 2017 au 30 mars 2018 sur 51 échantillons de ces insectes comestibles (entiers, séchés ou en poudre) vendus au Canada, l’Agence souligne que les données recueillies sur leur salubrité ont permis de conclure à une absence de bactéries pathogènes (salmonelle et Escherichia coli).
Est-ce à dire que l’ACIA donne le feu vert à une consommation à grande échelle de ces produits? Il serait important de faire preuve de pondération, étant donné que la taille de l’échantillon analysé, les types de produits et de micro-organismes étudiés n’étaient pas assez représentatifs pour que les conclusions de l’étude puissent être généralisées.
L’Agence indique que « ces résultats ont été interprétés avec prudence », d’où l’importance de mener des études supplémentaires pour pouvoir se prononcer sur une base plus sûre sur l’innocuité de ces aliments.
Il s’agira alors de « déterminer si les pratiques actuelles de l’industrie en ce qui a trait à l’élevage, à la transformation, à la manipulation et à l’entreposage des insectes permettent de garantir que les produits qui en résultent sont de qualité alimentaire », indique l’organisme fédéral sur son site Internet.
Avec des informations d’Alimentomo et de l’Agence canadienne d’inspection des aliments
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