L’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI) demande au gouvernement canadien de prolonger de façon temporaire le statut des étudiants et travailleurs étrangers pour les trois prochains mois.
Dans une lettre d’opinion publiée dans deux quotidiens montréalais jeudi, Guillaume Cliche-Rivard, président de l’AQAADI, exhorte Justin Trudeau à rendre cette mesure automatique pour toutes ces personnes qui sont au Canada, car la pandémie du coronavirus rend les démarches de renouvellement difficiles, voire presque impossibles.
Pour les étudiants étrangers, M. Cliche-Rivard explique qu’ils doivent s’adresser à leur université ou collège afin d’obtenir une preuve qu’ils seront bel et bien aux études la session prochaine. Mais le démarches ne s’arrêtent pas là. Ils doivent :
- démontrer qu’ils ont des ressources financières suffisantes,
- obtenir un Certificat d’acceptation du Québec,
- renouveler leur passeport s’il y a lieu.
Des démarches complexes en temps normal, mais qui dans le contexte sanitaire actuel exposent les étudiants au grave risque de contracter le virus, alors que les gouvernements ont mis en place des mesures de confinement et de distanciation physique. De plus, la fermeture de certaines institutions complique le traitement de ces demandes. Une situation qui pourrait affecter leur statut d’immigration au Canada. – Guillaume Cliche-Rivard
Selon des chiffres du Bureau de coopération interuniversitaire du Québec, il y avait 45 000 étudiants étrangers inscrits à l’automne 2018.
Les travailleurs étrangers en situation plus précaire?
Guillaume Cliche-Rivard, avocat spécialisé en droit de l’immigration, explique que la fermeture des commerces jugés non essentiels, de façon temporaire et pour une durée indéterminée, précarise le statut des travailleurs étrangers. Comment peuvent-ils obtenir une offre d’emploi ferme alors que certaines entreprises luttent pour leur survie?
Ces travailleurs doivent renouveler leur permis de travail, démontrer qu’ils répondent encore aux exigences de leur poste même si le recrutement est pour ainsi dire suspendu. Ces personnes pourraient devenir indispensables lorsqu’il y aura la reprise économique après la pandémie de la COVID-19.
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