Depuis que la pandémie de la COVID-19 a atteint le Canada, le gouvernement fédéral a offert aux citoyens et aux entreprises du pays une série de mesures d’aide pour tenter de contrer les impacts négatifs sur l’économie.
Cependant, une nouvelle analyse du Centre canadien de politiques alternatives (CCPA) montre qu’un tiers des chômeurs du pays passeront entre les mailles du filet des programmes de soutien au revenu si des réformes rapides pour leur venir en aide ne sont pas instaurées.
Selon cette analyse, ce sont près de 900 000 chômeurs qui ne recevront ni assurance-emploi (AE) ni la nouvelle Prestation canadienne d’urgence (PCU).
Parmi ceux qui ont perdu leur emploi avant la COVID-19, 604 000 ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi, mais ne peuvent pas non plus bénéficier de l’aide d’urgence, car leur emploi n’a pas cessé en raison du virus.
En outre, selon l’analyse du Centre canadien de politiques alternatives, 14 % des chômeurs (390 000) reçoivent une aide de l’assurance-emploi, inférieure à 500 $ par semaine par rapport à celle que recevront les personnes dans le cadre de la nouvelle Prestation canadienne d’urgence. Les bénéficiaires de l’aide sociale qui travaillent dans des circonstances normales pourraient également être obligés de rembourser 100 % de la PCU dans le cadre de la récupération provinciale.

Source : Enquête sur les forces de travail de la Collection de fichiers de microdonnées à grande diffusion de février 2020 et Enquête sur la couverture de l’assurance-emploi de la Collection de fichiers de microdonnées à grande diffusion de 2018
M. Macdonald note également que, sur la base de chiffres comparables de l’AE, on peut supposer sans risque de se tromper que 3 % ou 47 000 travailleurs licenciés ne recevront pas la PCU même s’ils y seraient probablement admissibles, parce qu’ils ne connaissent pas le programme étant donné son déploiement rapide. De plus, 175 000 autres travailleurs ne recevront pas cette prestation même s’ils ont été licenciés après le passage du virus parce qu’ils n’ont pas gagné le salaire minimum requis de 5000 $ en 2019.
Les recommandations visant à combler les lacunes actuelles des programmes de soutien du revenu de l’assurance-emploi et de la PCU sont les suivantes :
- étendre l’accès à la PCU à tous les chômeurs, même s’ils ont perdu leur emploi avant le début de la COVID-19;
- éliminer l’exigence d’un revenu annuel de 5000 $ pour l’admissibilité;
- et augmenter le taux fixe de 500 $ par semaine pour tous les bénéficiaires de l’assurance-emploi si leurs prestations tombent en dessous de ce niveau.
Le gouvernement fédéral devrait également coordonner ses efforts avec les provinces et les territoires afin de s’assurer que la PCU ne soit pas prise de l’aide sociale destinée à certains des travailleurs les plus vulnérables.

(Photo: ©iStock/Kerkez)
Lors de l’annonce sur les mesures d’aide aux citoyens et aux entreprises canadiennes, le premier ministre Justin Trudeau a dit qu' »aucun Canadien ne devrait avoir à choisir entre protéger sa santé, se nourrir, payer ses médicaments ou prendre soin d’un membre de sa famille ».
La PCU viserait les Canadiens qui ont perdu leur emploi, qui tombent malades, qui sont mis en quarantaine ou qui prennent soin d’une personne atteinte de la COVID‑19, ainsi que les parents qui doivent cesser de travailler pour s’occuper d’enfants malades ou qui doivent rester à la maison en raison de la fermeture des écoles et des garderies.
De plus, affirmait le gouvernement, la PCU s’appliquerait aux salariés de même qu’aux travailleurs contractuels et aux travailleurs autonomes qui ne seraient autrement pas admissibles à l’assurance-emploi.
RCI avec des informations du Centre canadien de politiques alternatives et du gouvernement du Canada.
Pour en savoir plus :
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- COVID-19 : subvention salariale de 75 % pour les PME canadiennes
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