La pandémie de la COVID-19 a créé des circonstances particulières dans le système de santé, c'est pourquoi l'Association médicale de la Colombie-Britannique a proposé une modification des conditions d'exercice temporaire des médecins diplômés à l'étranger, selon les instigateurs de la campagne (Image : Campagne #TrainedToSaveLives)

COVID-19 : des médecins formés à l’étranger feraient-ils partie de la solution?

Maintenant que la situation COVID-19 a imposé un fardeau supplémentaire au système médical de la Colombie-Britannique [et du Canada], de nombreux étrangers diplômés en médecine sont prêts et formés et ont fait un pas en avant pour aider leurs nouvelles communautés.

D’une part, la charge de travail du personnel de la santé s’est accrue. D’autre part, il est plus exposé au risque de contracter la maladie.

Nos communautés connaissent déjà une pénurie de médecins et de professionnels de la santé. Et si certains doivent s’isoler, cela alourdirait encore plus la charge du système lorsqu’une approche pratique est nécessaire.Patricia Mahecha, instigatrice de la pétition #TrainedtoSaveLives (Formés pour sauver des vies)

Une initiative récente veut que les médecins ayant obtenu leur diplôme à l’étranger ou ayant fait une partie de leurs études hors du Canada se joignent à la lutte contre la COVID-19. Il s’agit de la campagne #TrainedtoSaveLives d’un collectif de citoyens britanno-colombiens qui affirment que bien qu’il y ait des exceptions, en général, le processus d’exercice de la profession au Canada par des personnes formées à l’étranger est très long, fastidieux et coûteux.

Bien qu’il y ait des exceptions, en général, le processus d’exercice de la profession au Canada par des personnes formées à l’étranger est très long, fastidieux et coûteux.
(Image : ©iStock)

RCI a parlé avec l’une des organisatrices de la campagne, Patricia Mahecha, chirurgienne formée en Colombie, qui a expliqué que dans le contexte actuel de la pandémie, cette initiative est essentielle. Les indicateurs du Canada concernant les taux de médecins par habitant sont parmi les plus bas des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a-t-elle déclaré.

Maintenant, avec la pandémie par la COVID-19, une grande partie des ressources humaines est désignée pour traiter les patients qui viennent à l’hôpital pour faire la gestion de l’infection. Les médecins de famille assistent à des consultations téléphoniques, les opérations programmées qui n’étaient pas prioritaires ont été reportées, et les services d’imagerie sont également encombrés par les patients infectés par la COVID-19.Patricia Mahecha

Dans ce contexte, le British Columbia College of Physicians and Surgeons, organisme de réglementation des médecins de la province, a soumis une proposition d’offrir un enregistrement temporaire aux médecins qui répondent à certains critères, mais Patricia Mahecha et le groupe de citoyens instigateurs de cette pétition croient que ce n’est pas assez.

La pandémie de la COVID-19 a créé des circonstances particulières dans le système de santé, c’est pourquoi l’Association médicale de la Colombie-Britannique a proposé une modification des conditions d’exercice temporaire des médecins diplômés à l’étranger. Cependant, les exigences et l’acceptation, même avec les nouvelles conditions, sont un processus long, difficile et très coûteux. La plupart des examens exigés ne sont effectués qu’une fois par an. Dre Patricia Mahecha

(Photo : ©iStock/valentinrussanov)

Patricia Mahecha a expliqué que l’initiative #TrainedtoSaveLives vise à remédier aux lacunes du système actuel en Colombie-Britannique en mettant à disposition des diplômés en médecine « talentueux et expérimentés » qui se trouvent au Canada pour gagner leur vie dans le domaine dans lequel ils ont été formés.

Pour la Dre Mahecha, la récente proposition du ministère de la Santé et du Collège des médecins et chirurgiens de permettre aux médecins formés à l’étranger d’exercer en tant que médecins associés est une mesure positive, mais elle présente encore des obstacles importants pour permettre aux professionnels de soutenir leurs communautés dans cette crise.

Le moment est venu, selon elle, de permettre à ces médecins hautement qualifiés de faire partie de la solution et de nous aider à lutter contre la COVID-19.

(Photo : ©iStock-Stigur Mar Karlsson-Heimsmyndir)

Le Conseil médical du Canada accorde une qualification en médecine connue sous le nom de licence du Conseil médical du Canada (LCMC) aux médecins qui ont satisfait à ses exigences. Le LMCC fait partie de la norme canadienne, l’ensemble des exigences que les médecins doivent remplir pour demander une licence complète pour exercer la médecine au pays. Les médecins diplômés à l’étranger doivent passer et réussir les tests suivants :

  • Le test d’évaluation national collaboratif (2830 $ plus les frais d’administration de 1415 $) si vous souhaitez vous inscrire à un programme de résidence au Canada.
  • L’examen d’aptitude du Conseil médical du Canada – Partie I (1305 $) et l’examen d’aptitude du Conseil médical du Canada – Partie II (2780 $ plus les frais d’administration de 1390 $) pour obtenir une licence du Conseil médical du Canada.
  • L’examen de langue anglaise académique, avec une note minimale de 7 à chacune de ses composantes, constitue un obstacle majeur pour les médecins étrangers.

(Courtoisie de Mme Mahecha)

Il convient de noter que dans son cas personnel, Patricia Mahecha est arrivée avec son mari en 2008. Elle a entamé le processus de certification en 2010.

Elle a réussi son premier examen. Cependant, le travail et la préparation aux examens médicaux n’étaient pas très compatibles.

Elle estime maintenant que c’est le bon moment pour reprendre le tout. Elle se sent plus confiante, car elle a surmonté de nombreux obstacles.

Elle se sent maintenant prête à poursuivre sur la voie de la médecine qu’elle aime tant et pour laquelle elle a été formée.

« J’aime aider à améliorer la santé des patients et la santé de la communauté », conclut la Dre Mahecha.


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Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Santé, Société
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