Un travailleur de la santé utilisant son téléphone à l'hôpital général de Toronto. (Evan Mitsui/CBC)

Apple et Google exploiteront les téléphones pour alerter les malades potentiels

Les géant informatiques Apple et Google mènent une initiative conjointe tablant sur la technologie des smartphones et les logiciels de géolocalisation de Google afin de repérer rapidement des personnes qui auraient pu être infectées car elles se seraient trouvées à proximité d’une personne malade.

Ces compagnies espèrent ainsi donner naissance à des applications qui fonctionneront aussi bien sûr les iPhones que sur les téléphones Android et qui collecteront des informations sur les autres téléphones avec lesquels ils se trouvent à proximité.

Ces données pourront alors être utilisées par les autorités pour alerter des personnes susceptibles d’avoir été infectées par des porteurs connus du nouveau coronavirus. L’espoir est d’isoler rapidement les personnes susceptibles d’être touchées afin de contenir le virus et d’assouplir les restrictions de mouvement.

La technologie pourrait servir de palliatif en l’absence de tests généralisés pour le COVID-19 au sein des populations qui, aux États-Unis par exemple, restent limités après des problèmes de production et une coordination fédérale limitée avec les États. (CBC)

Le petit problème de la vie privée

Ces applications doivent être conçues de manière à ce que les gouvernements ne puissent pas en abuser pour tracer leurs citoyens. Apple et Google affirment que la vie privée et la sécurité des utilisateurs sont intégrées à la conception de leur plan.

Ces applications ne pourront être installées et êtres activées que par le propriétaire d’un téléphone intelligent. Ce n’est qu’à ces conditions que le partage des données avec les autorités de santé publique sera possible.

En outre, les informations sensibles resteront sur les téléphones individuels sous forme cryptée et les alertes de proximité avec une personne infectée seront traitées par les agences de santé publique, et non par des entreprises technologiques.

Réactions politiques, de Trump à Trudeau

Interrogé sur cette initiative de Google et d’Apple lors de son point de presse quotidien, le président américain Donald Trump l’a qualifié, la semaine dernière, de « très intéressant », mais a exprimé son inquiétude sur le fait que « beaucoup de gens s’inquiètent que cela empiète sur leurs libertés individuelles ».

Il y a trois semaines, le premier ministre canadien n’excluait pas l’idée d’utiliser les données des téléphones portables des Canadiens pour suivre leurs déplacements pendant la crise sanitaire que nous traversons. Il affirmait ne pas avoir de projet immédiat en ce sens. Mais il ajoutait que « toutes les options sont étudiées » pour protéger les Canadiens.

« Je pense que nous reconnaissons que dans une situation d’urgence, nous devons prendre certaines mesures qui ne seraient pas prises dans des situations non urgentes, mais pour autant que je sache, ce n’est pas une situation que nous envisageons en ce moment ».

« Mais comme je l’ai dit, toutes les options sont étudiées pour faire ce qui est nécessaire pour assurer la sécurité des Canadiens en ces temps exceptionnels ».

Ce scénario au Canada n’a rien d’hypothétique. Des données de localisation des téléphones intelligents sont déjà utilisées en Europe pour endiguer la propagation du virus. Elles ont été utilisées par plusieurs gouvernements asiatiques qui ont le mieux réussi à contenir la pandémie, notamment en Chine, à Taiwan, à Hong Kong, en Corée du Sud et à Singapour.

RCI avec CBC News

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