Les prochaines semaines sont cruciales pour le secteur agricole canadien et particulièrement pour ce qui est de la production maraîchère parce qu’elle dépend beaucoup des travailleurs étrangers temporaires. Marcel Groleau, président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), estime qu’en temps normal 10 000 de ces personnes viennent travailler au Québec en provenance du Mexique et du Guatemala. Cette année, à cause de la pandémie de la COVID-19, M. Groleau croit que la moitié d’entre eux seront en mesure de se déplacer.
Lundi, la ministre canadienne de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, a annoncé une aide de 50 millions de dollars aux agriculteurs pour les aider à mettre en quarantaine leurs travailleurs saisonniers. Ils seront isolés durant 14 jours dès leur arrivée et les producteurs qui les engagent recevront 1500 $ par travailleur étranger temporaire pour couvrir cette dépense « exceptionnelle ».
À quoi servira cet argent? À payer le logement du travailleur durant ces deux semaines et à lui offrir un salaire durant cet isolement.
Qui aura droit à cette aide? Les producteurs agricoles et les entreprises de transformation qui accueillent des travailleurs saisonniers venus de l’étranger.
La ministre canadienne de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, lors d’une conférence de presse sur la COVID-19, à Ottawa, le lundi 23 mars 2020. Photo : La Presse canadienne/ Adrian Wyld.
La ministre Bibeau a cependant souligné que les employeurs devront s’assurer que les consignes d’isolement et la surveillance de l’apparition de symptômes de la COVID-19 chez les travailleurs étrangers seront respectées.
Selon Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois, un des partis de l’opposition à la Chambre des communes, ces mesures ne sont pas suffisantes.
« La quarantaine qu’ils vont subir rendus au Québec ou au Canada va se faire sur des installations agricoles, par des gens qui n’ont jamais fait ça de leur vie, dont les installations n’ont jamais été conçues pour ça. » Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois
Le Bloc québécois, dont les députés ne sont élus que dans des circonscriptions du Québec, réclame que le gouvernement fédéral utilise ses 50 millions pour fournir lui-même le logement et assurer le respect de la quarantaine.
Avec des informations de La Presse canadienne et Radio-Canada
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