Photo : CBC

L’argent sonnant à l’heure de la COVID-19 est-il de l’argent sale?

L’expression «l’argent sale» prend un nouveau sens avec le nouveau coronavirus.

Des détaillants au Canada prennent plus de précautions lorsqu’ils acceptent de l’argent liquide pendant la pandémie, confirmait récemment le Conseil canadien du commerce de détail, qui représente plus de 45 000 entreprises au pays.

Plusieurs commerces distribuent des gants jetables aux guichetiers qui manipulent de l’argent liquide et certains n’acceptent l’argent liquide qu’à une ou deux de leurs caisses qui font alors l’objet de procédures de nettoyages intensives.

La Régie des alcools de l’Ontario limite aussi la manipulation d’argent et demande aux clients de payer de préférence avec des cartes de crédit ou de débit lorsque cela est possible. Poste Canada abonde dans le même sens.

L’Association des banquiers canadiens rapporte que les consommateurs se tournent de plus en plus vers des cartes de débit et des méthodes de paiement électronique, mais que l’utilisation de l’argent liquide reste répandue.

Lors d’une conférence de presse quotidienne sur la crise de la COVID-19, il y a un mois, le premier ministre du Québec, François Legault, avait fait part d’une préférence pour le paiement avec des cartes de crédit ou de débit afin de réduire le risque de transmission du nouveau coronavirus. (CBC)

Y a t-il des raisons véritables de s’inquiéter?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme qu’il n’y a aucune preuve que l’argent liquide transmet le nouveau coronavirus. Selon elle, les risques liés à la manipulation des billets de banque ne sont pas plus importants que ceux liés au contact avec d’autres surfaces courantes, telles que les poignées de porte.

Pour sa part, la Banque centrale européenne (BCE) considère que « jusqu’à présent, il n’existe aucune preuve que le coronavirus a été propagé par les billets de banque en euros ».

La Banque des règlements internationaux, basée en Suisse, qui conseille les banques centrales du monde entier, a publié au début de ce mois un document sur les risques de transmission de la COVID-19 par les billets de banque, affirmant que le risque d’infection lié à la manipulation d’argent est faible.

Elle ajoute que d’autres formes de paiement pourraient en fait être plus dangereuses. « Le fait que le virus survive mieux sur des matériaux non poreux, tels que le plastique ou l’acier inoxydable, signifie que les terminaux de cartes de débit ou de crédit ou les claviers NIP pourraient également transmettre le virus », a-t-elle dit.

Pourtant, la Banque populaire de Chine a, en février dernier, au plus fort de l’épidémie dans le pays, désinfecté l’argent liquide et stocké cet argent pendant plus de 14 jours avant de le remettre en circulation.

En Corée du Sud, la banque centrale a retiré tous les billets de banque de la circulation pendant deux semaines et, dans certains cas, elle a même brûlé du papier-monnaie.

Certaines transactions électroniques seraient moins sécuritaires que les paiements effectués en argent liquide. (CBC)

Le vrai risque serait celui de la marginalisation de certains consommateurs moins outillés

Pour la deuxième fois en un mois, la Banque du Canada est intervenue cette semaine pour répondre aux inquiétudes liées à l’utilisation de l’argent liquide.

Elle a déclaré lundi dans un communiqué qu’elle « préconise fortement que les détaillants continuent d’accepter l’argent liquide afin de garantir aux Canadiens l’accès aux biens et services dont ils ont besoin ».

Selon la Banque du Canada, contrairement à la précédente génération de billets canadiens qui étaient en papier, la version actuelle en polymère peut être lavée à l’eau et au savon, ce qui est la meilleure méthode pour désactiver le virus qui pourrait s’y trouver.

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RCI avec CBC News AFP et La Presse canadienne

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