Lors de son point de presse quotidien, mercredi, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé l’assouplissement des critères de qualification pour qu’un travailleur touché par le ralentissement économique obtienne la Prestation canadienne d’urgence (PCU) qui permet de recevoir 2000 $ d’aide financière par mois.

La travailleuse essentielle Grafa Pinera nettoie une porte dans un immeuble à bureaux à Vancouver le jeudi 2 avril 2020. (Ben Nelms/CBC)
En réaction aux critiques affirmant que les critères de qualification annoncés il y a quelques semaines excluaient trop de travailleurs, le gouvernement modifie la PCU. Elle est donc maintenant ouverte aux travailleurs saisonniers et à ceux qui ont récemment épuisé leurs droits à l’assurance-emploi.
Autre modification très importante, les personnes qui gagnent moins de 1000 $ par mois en raison d’une réduction de leurs heures de travail seront dorénavant admissibles, notamment des pompiers volontaires, des entrepreneurs ou des personnes qui travaillent à temps partiel dans des épiceries, selon les exemples donnés par le premier ministre.
Certains travailleurs essentiels peuvent s’attendre à plus d’aide
Justin Trudeau a également annoncé une augmentation de salaire pour les travailleurs essentiels qui gagnent moins de 2500 $ par mois, y compris ceux qui travaillent dans des établissements de soins de longue durée pour personnes âgées. « Nous ferons tout notre possible pour vous aider à faire votre travail et vous soutenir pendant cette période », a-t-il dit.
Précisons que le Québec et la Colombie-Britannique ont déjà de l’avance, car elles ont annoncé des programmes de soutien direct des salaires pour les travailleurs à faible revenu dans les secteurs des services essentiels comme dans les épiceries.
Le nouveau complément fédéral temporaire sera distribué grâce à un transfert d’argent aux provinces et aux territoires. Les détails sur le personnel qui sera jugé essentiel et qui serait admissible à ce nouveau financement sont encore en cours d’élaboration, mais le gouvernement fédéral estime qu’il pourrait aider « plusieurs millions de travailleurs ».

Justin Trudeau lors d’un point de presse quotidien sur l’épidémie de COVID-19 (CBC)
Pour aider les travailleurs de la santé à faibles revenus
Selon M. Trudeau, le personnel de première ligne des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements de soins fait « l’un des travail les plus difficiles du pays ». Et comme on leur demande maintenant de ne se présenter au travail que dans un seul établissement, pour diminuer les risques de contagion, leur revenu pourrait être inférieur à celui qu’ils recevraient s’ils cessaient de travailler et percevaient la PCU avant cette expansion.
« Pour de nombreux travailleurs qui s’occupent des Canadiens les plus vulnérables, notamment les personnes âgées et les handicapés, nous savons que les conditions sont devenues plus difficiles ces dernières semaines. Et vous avez besoin d’un soutien dès maintenant. Alors que nous sommes confrontés à une menace sans précédent pour la santé publique, vous êtes notre ligne de défense la plus importante. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour vous aider à faire votre travail et vous soutenir dans cette épreuve », a-t-il ajouté.

Des travailleurs dans le secteur de la santé gagnent peu d’argent et le gouvernement canadien ne veut pas qu’ils quittent leurs postes. (CBC)
Les pressions politiques des partis d’opposition
Le NPD, qui avait réclamé une prestation universelle de 2000 $, a fait pression pour élargir l’admissibilité à la PCU.
« Nous sommes heureux que les gens puissent maintenant gagner un peu d’argent et continuer à demander l’allocation canadienne d’intervention d’urgence. Merci à tous ceux qui ont partagé leur histoire pour nous aider à lutter pour ces changements. Pourtant, trop de gens passent à travers les mailles du filet. Nous continuerons à nous battre pour que chacun reçoive l’aide dont il a besoin », a déclaré dans un communiqué le chef du NPD, Jagmeet Singh.
Le porte-parole du Parti conservateur en matière d’emploi, Dan Albas, a déclaré que le gouvernement envoie des messages contradictoires. « Cette tendance à annoncer des programmes, à revenir en arrière et à changer les critères d’admissibilité a créé la confusion pour les Canadiens qui se battent pendant la pandémie COVID-19 », a-t-il lancé.
D »Les communications et les orientations du gouvernement doivent être claires, cohérentes et transparentes. Cela n’a pas été le cas durant cette crise », a ajouté M. Albas.
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RCI avec CBC News
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