4 milliards de personnes, soit près de la moitié de la population mondiale sont en confinement en raison de la pandémie de la COVID-19, et plus de 50 pays sont en confinement total. Cette situation commence à susciter des mécontentements dans plusieurs pays. Crédit : Istock

COVID-19 : des voix s’élèvent au Canada pour dénoncer le confinement excessif

L’Association québécoise des retraités des secteurs publics et parapublics (AQRP) figure parmi les organismes qui estiment que les autorités doivent lâcher du lest en ce qui a trait au confinement comme solution contre la COVID-19.

C’est un son de cloche qui est révélateur d’une certaine impatience de la part d’organisations et de groupes qui estiment qu’une fois la courbe aplatie, il faut relâcher les exigences et permettre aux populations de renouer avec une vie normale.

L’AQRP soutient notamment que certains des aînés des centres d’hébergement de longue durée et autres résidences sont victimes d’un confinement excessif. C’est pourquoi elle appelle au respect de leurs droits.

« Je veux être claire. Nous demandions à nos membres et à tous les aînés de respecter les recommandations gouvernementales. C’est très important. Toutefois, nous demandons également aux gestionnaires des établissements et aux autorités responsables de respecter les droits des usagers et des résidents, de faire preuve de jugement », affirme Rose-Mary Thonney, présidente de l’AQRP dans un communiqué.

Selon l’Association qui décrie le manque de discernement, d’humanité et une application dogmatique des règles par certains gestionnaires, des résidents se sont vus interdire l’accès à leurs balcons ou à leurs terrains.

C’est une privation qui a une incidence négative sur les aînés qui paient le prix fort de la pandémie de la COVID-19, soutient la présidente de l’AQRP.

Depuis le début de la crise, la population a dû changer ses habitudes et ses comportements, mais la plupart peuvent continuer de sortir, de marcher et d’aider les autres. Le vrai confinement, la vraie solitude et la vraie détresse, ce sont les aînés qui la vivent. Ce sont les aînés qu’on infantilise et qu’on stigmatise dès qu’ils sortent de leurs domiciles. Alors, le moins que l’on puisse faire c’est d’agir avec jugement dans l’application des règles et des recommandations qui les concernent. Nous croyons que les aînés qui vivent dans les résidences pour personnes autonomes devraient au moins pouvoir sortir sur le terrain et profiter du soleil et de la nature, relève la présidente de l’AQRP.

Selon l’AQRP, les aînés sont les principales victimes du confinement excessif. Photo : iStock

Appel à la protection des aînés

On se souvient que l’annonce des premiers cas de COVID-19 au Québec et au Canada au mois de février a suscité une véritable levée des boucliers de la part des autorités et responsables de la santé pour contrer ses ravages, particulièrement au sein des aînés extrêmement vulnérables.

Le premier ministre François Legault avait appelé à redoubler de vigilance dans les résidences pour aînés au Québec, en instituant notamment les sorties supervisées et en interdisant les visites externes non essentielles de la part de membres des familles et autres proches.

Malgré ces mesures, plusieurs médias ont rapporté un manque de respect des règles et décrit des épisodes dans lesquels “des aînés échappaient à la vigilance des surveillants en se sauvant par la porte-arrière de leur résidence pour jouir du plein air”.

Depuis, la COVID-19 sévit particulièrement dans les résidences pour personnes âgées avec un nombre important de cas et de décès dans certaines de ces résidences au Québec et en Ontario. Cette situation a conduit à l’ouverture d’une triple enquête dans l’une des résidences sur l’île de Montréal, en raison de la gravité de la situation.

16 798 personnes sont infectées par le virus au Québec, 700 personnes ont perdu la vie, dont plus de 300 aînés. À l’échelle du Canada, 50 % des 1354 décès ont été enregistrés dans les centres de soins de longue durée.

Après plusieurs critiques sur la façon dont les CHSLD et autres résidences pour aînés sont gérés en cette période de pandémie, le premier ministre du Québec a affirmé vendredi que son gouvernement était mal équipé pour faire face à cette crise sanitaire et a reconnu sa part de responsabilité dans la situation chaotique dans ces résidences.

Il a indiqué qu’il aurait dû procéder à une augmentation des salaires des préposés aux bénéficiaires bien avant le déclenchement de la pandémie. Depuis quelques jours, M. Legault évoque la possibilité d’une ouverture progressive des activités dans certains domaines jugés essentiels. Les travailleurs du secteur de la construction et ceux de la mécanique automobile ont retrouvé le chemin du travail, mais à l’échelle du Canada, Justin Trudeau appelle à une extrême prudence tant qu’un vaccin ou un médicament ne permettent pas de lutter efficacement contre la pandémie.

Ailleurs dans le monde, aux États-Unis par exemple, des manifestants ont donné de la voix pour appeler à la réouverture des activités, comme le président Trump qui affiche une impatience à redémarrer l’économie et à rouvrir les frontières.

Cela s’est également vu en Tunisie à la fin du mois de mars et au Malawi jeudi. Dans ce dernier pays considéré comme l’un des plus pauvres de la planète, des commerçants sont également sortis dans les rues pour dénoncer le confinement annoncé pour 21 jours, soutenant qu’il s’agit d’un véritable boulet pour leurs activités économiques.

Avec des informations de AQRP, de l'AFP et Reuters.

Lire aussi :

Créer l’espoir: une murale virtuelle pancanadienne se dessine à l’horizon

Selon la Banque mondiale, démarrage lent de l’économie et pas avant la fin mai

Catégories : Santé, Société
Mots-clés : , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.