Sur l'image, l'esquisse de l'œuvre "Roots of Hope" de l'artiste visuel Giovanni Zamora Ramírez (Photo : Danilo Ignacio Vergara Rojas/Dundas West Museum)

« Créer l’espoir » une murale virtuelle pancanadienne se dessine à l’horizon

Malgré les distances qui séparent les Canadiens en ces temps de confinement, des initiatives pour les réunir virtuellement surgissent partout au pays. L’une d’entre elles est le projet de murale virtuelle numérique Create Hope | Créer l’espoir.

L’initiative consiste à compiler des interprétations visuelles du concept d’espoir. Elle s’adresse en premier lieu aux enfants qui, comme le reste du monde, sont en quarantaine pour une période indéterminée.

Le projet repose sur deux initiatives lancées par Rodrigo et Paola Ardiles Gamboa, frère et sœur, soit le Dundas West Public Museum de Toronto (géré principalement par l’ONG Creativo Arts) et la coopérative de promotion de la santé Bridge for Health basée à Vancouver. Le mot-clé avec lequel ils veulent faire résonner le projet au pays est #createhopemural. 

« Nous voulons engager la réflexion sur ce que nous vivons en ce moment dans nos maisons, piégés par cette pandémie mondiale », a dit Rodrigo Ardiles en entrevue. Pour lui, le concept d’espoir déclenche également un état d’esprit positif qui est très important pour renforcer la résilience des communautés.

Ce que nous vivons aujourd’hui est une menace non seulement pour notre système immunitaire, mais aussi pour notre santé mentale. Les deux aspects de la santé qui ont été compromis à l’échelle mondiale aujourd’hui sont essentiels pour se rétablir et reconstruire. L’idée est de soutenir la « nouvelle » routine à des familles en leur offrant un objectif dynamique et créatif qui, d’une certaine manière, laisse également des souvenirs positifs pour l’avenir. C’est pourquoi l’accent est mis sur public d’enfants. La parole des enfants est utile et inspire psychologiquement l’humanité en ces temps difficiles.Rodrigo Ardiles

Qui peut participer et comment?

L’éducation artistique est l’un des principaux piliers du Dundas West Museum. Ces dernières années, le musée a essayé d’encourager les élèves et les enseignants à utiliser la peinture murale comme outil éducatif. (Photo : ©Dundas West Museum)

Le projet s’inspire des enfants, mais il ne s’adresse pas seulement à eux. Tous ceux qui souhaitent apporter leur contribution avec leurs oeuvres, sans égard à l’âge ni au concept, sont les bienvenus Seuls les messages qui peuvent être compris comme offensants, racistes ou qui portent atteinte à la diversité sexuelle ou religieuse seront exclus.

Pour les Ardiles-Gamboa, l’art a toujours été un moteur et un outil de promotion de la santé, précisément parce qu’il « brise les paradigmes et les restrictions psychologiques de manière directe, collective et créative ».

Les deux plateformes numériques créées par nos organisations respectives ont permis de réunir les différents publics. Une seule adresse électronique, muralhope@gmail.com, a été créée pour recevoir les représentations qui peuvent être des dessins, de la poésie, des photographies ou du matériel multimédia comme des animations et des vidéos. Nous ne voulons pas compliquer la procédure de participation, au contraire, nous recherchons des méthodes simples pour saisir le moment. Rodrigo Ardiles

Paola et Rodrigo Ardiles Gamboa, initiateurs du projet Digital Mural of Hope (Photo : gracieuseté de Rodrigo Ardiles)

Les plateformes sont dynamiques. Il s’agit des plateformes du musée virtuel des murales du Dundas West Public Museum à Toronto et de celle de la coopérative de promotion de la santé Bridge for Health à Vancouver.

Les deux initiatives sont bien connues dans leurs secteurs respectifs et, selon Rodrigo Ardiles, elles constitueront ensemble une combinaison « efficace et dynamique » pour faire face à cette épidémie.

Rodrigo voit ce projet comme une occasion d’unir les expériences des Ardiles-Gamboa afin d’aider la population qui risque fortement de vivre des états de dépression, d’anxiété et de traumatisme dans tous les coins géographiques du Canada.


Qu’est-ce qui a motivé cette initiative?

Rodrigo Ardiles est un père célibataire. Avec la fermeture des écoles pendant la pandémie, il a été frustré par la lenteur du système d’éducation publique à s’adapter. Il a ressenti le besoin de répondre positivement à cette crise mondiale, mais n’a pas pu trouver le moyen.

Je pense que c’est la semaine qui a suivi le début de notre quarantaine que j’ai réalisé que cela allait prendre beaucoup de temps. Mon plus jeune fils s’est complètement tourné vers le dessin comme nouvelle routine et comme réponse pour se protéger. Les enfants sont les premiers à s’adapter aux nouveaux contextes sociaux, bons et mauvais. En discutant avec un ami, qui dirigeait à son tour un nouveau groupe de soutien virtuel, nous avons commencé à nous plaindre du manque d’activités pour les enfants ces jours-ci… C’est là que l’idée a pris forme! Rodrigo Ardiles

En 2018, Rodrigo Ardiles a amorcé un échange entre des artistes chiliens et canadiens, au cours duquel cinq peintures murales ont été réalisées dans les deux pays. L’une des peintures murales abordait le thème de l’espoir. Ce projet lui a donné l’idée de s’associer à quelqu’un qui pourrait interpréter le concept graphique collectif en une seule pièce. Ce n’est pas une mince affaire, dit-il, car elle nécessite une analyse technique et en même temps un traitement docile de la demande.

J’ai eu de la chance, les algorithmes de l’Internet m’ont amené à explorer plusieurs portfolios intéressants, et une compatriote est apparue, également fille d’exilé, qui avait réussi à se développer professionnellement et de façon importante dans les industries créatives à Toronto. Nous avons eu une réunion téléphonique, et elle a accepté sans hésiter. De là, Alexandra Gonzalez est devenue un membre de l’équipe créative du Dundas West Museum, le premier musée public en plein air de Toronto.Rodrigo Ardiles

L’étape suivante du début de la murale numérique de l’espoir a consisté à contacter sa sœur Paola Ardiles, qui est professeure de promotion de la santé à l’Université Simon Fraser.

Paola collabore depuis des années avec des organisations communautaires, des universitaires, des étudiants et des professionnels de la santé dans le cadre d’une expérience visant à faire germer des idées et des efforts. Aujourd’hui, le groupe « Bridge for Health » est constitué d’une équipe d’agents de promotion de la santé.

Pour Rodrigo Ardiles, la collaboration avec une agence de promotion de la santé était une formule parfaite, car il était nécessaire de « déplacer un certain nombre de réseaux, d’organisations et de foyers » pour que cela fonctionne.

L’artiste nous a dit qu’il ne voyait pas cette fresque numérique comme un projet à court terme, car nous savons tous que cette situation va durer longtemps. Donc, dit-il, il fallait créer une fusion d’équipes d’experts dédiés au sujet.

Quelle forme prendra cette murale et où sera-t-elle visible?

Compte Instagram : dundaswest.museum

Cette initiative comporte deux étapes. La première consistera à publier des collages numériques avec le mot « HOPE | ESPOIR » dans diverses langues. Nous commencerons par l’anglais et le français, car ce sont les langues officielles du Canada, et nous verrons si nous pouvons l’étendre.

Ces publications seront mises en ligne sur les plateformes numériques du Dundas West Museum et de Bridge for Health et sur leurs réseaux sociaux respectifs.

La deuxième phase est pour les instigateurs du projet un jalon dans la célébration, lorsque l’enfermement sera terminé.

« Nous allons descendre dans la rue pour peindre ensemble et pour nous serrer dans nos bras pendant la réalisation d’une peinture murale qui porte le même thème, ainsi que les concepts qui ont formé les collages virtuels, rendant également hommage aux personnes qui, de chez elles, ont contribué à la délivrance de l’espoir au temps du coronavirus. Une époque dont les futurs archéologues se souviendront comme celle où la résilience et l’esprit humain sont parvenus une fois de plus à s’unir et à se soutenir mutuellement de manière positive, au profit du bien commun » Rodrigo Ardiles

Rodrigo Ardiles a voulu profiter de notre conversation pour remercier les personnes et les organisations qui se sont ralliées à cette initiative, notamment Andrea Duhart, Tracy Jenkins, Claudio Enriquez, Danilo Vergara et Alexandra Gonzalez à Toronto; Andy Dockett à Amsterdam; et à Vancouver Arushi Bhardwaj, Kristy Wai, Poonam Deol, Navneet Chana et Paola Ardiles.


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