Des journalistes lors d'un point de presse. Photo: iStock.

La liberté de la presse plus menacée avec la crise de la COVID-19 

Reporters sans frontières (RSF) a publié mardi son classement de la liberté de la presse par pays. Le Canada a amélioré son évaluation et est passé du 18e au 16e rang en 2019, entre autres grâce à la lutte juridique de la journaliste Marie-Claude Denis de Radio-Canada, pour ne pas avoir à révéler ses sources confidentielles dans une affaire de corruption politique sur laquelle elle enquêtait. La Cour suprême du Canada a donné raison à Mme Denis l’automne dernier.

Cependant, l’organisme croit que la liberté de presse s’est assombrie depuis l’arrivée de cette crise sanitaire mondiale. L’évaluation a porté sur 180 pays quant au droit à une information libre, indépendante, pluraliste et fiable sur leur territoire. Selon son président Christophe Deloire, la pandémie a permis à des gouvernements autoritaires de profiter de la situation afin d’imposer des mesures impossibles à adopter en temps normal.

Selon RSF, en Chine (177e au classement) et en Iran (173e), où des foyers de l’épidémie de COVID-19 se sont développés, des dispositifs de censure massifs auraient été mis en place. En Hongrie (89e), le premier ministre Viktor Orban a fait voter une loi qui prévoit des peines allant jusqu’à cinq ans de prison pour la diffusion de fausses informations, un moyen de coercition jugé démesuré par RSF.

Pour sa part, la Norvège se maintient au premier rang, place qu’elle occupe depuis quatre ans. Quant à la Finlande, elle conserve sa deuxième position. Le Danemark est en troisième place, suivi par la Suède (4e) et les Pays-Bas (5e), où RSF fait état d’une recrudescence de cas de cyberharcèlement.

 Au bas de la liste, on retrouve la Corée du Nord (180e), alors que l’Érythrée (178e) reste le pire représentant du continent africain. 

Comment le classement de RSF est-il conçu?

Des experts répondent à un questionnaire. On y aborde le pluralisme, l’indépendance des médias, l’environnement et l’autocensure, le cadre légal, la transparence et la qualité des infrastructures servant à la production de l’information. C’est à partir de ces réponses que le degré de liberté des journalistes est déterminé dans les 180 pays. Ensuite s’ajoute un relevé quantitatif des violences commises contre les journalistes.

Avec des informations de La Presse canadienne (Jean-Philippe Denoncourt)

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Classement mondial de la liberté de la presse 2020 (Reporters sans frontières)

Catégories : Société
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