Une pétition rédigée par des jardiniers communautaires et collectifs est déjà en ligne et a obtenu des milliers de signatures. La demande évoque des études scientifiques et d'autres données pour expliquer les raisons pour l’ouverture des jardins communautaires.  (Photo : iStock/monkeybusinessimages)

Les jardins communautaires, un service essentiel?

Les jardins communautaires de la Colombie-Britannique et de l’Ontario ont reçu l’aval de leur gouvernement respectif pour ouvrir leurs portes. Au Québec, des jardiniers communautaires de la région de Montréal demandent que les jardins communautaires et collectifs soient considérés comme un service essentiel.

De nombreux jardiniers communautaires affirment que de mesures simples, comme un horaire décalé des visites, tout en maintenant la distanciation sociale, permettraient aux jardins communautaires et collectifs d’assurer le respect des prérogatives en matière de santé publique.

Une pétition rédigée par des jardiniers communautaires et collectifs est déjà en ligne et a obtenu des milliers de signatures. La demande évoque des études scientifiques et d’autres données pour justifier l’ouverture des jardins communautaires. 

Il y a des bénéfices évidents et tangibles d’ouvrir les jardins communautaires, dont celui de permettre à des citadins de cultiver et partager leurs récoltes, ainsi que de nombreux avantages pour la santé mentale. Dans un contexte d’insécurité alimentaire, les jardins communautaires et collectifs sont des lieux essentiels pour le partage de connaissances et bâtir la solidarité communautaire.Laura Kneale du Jardin Rivard à Montréal, instigatrice de la pétition

Le 15 avril dernier, la Colombie-Britannique a déclaré les jardins communautaires comme un service essentiel tout en établissant certaines mesures de sécurité.

Pour réduire le risque de transmission de la COVID-19 dans le cadre d’un jardin communautaire :

  • pratiquer une bonne distance physique en se tenant à au moins 2 mètres des autres;
  • apportez les fournitures nécessaires de chez vous (désinfectant pour les mains, eau, savon, serviettes) pour vous laver les mains;
  • apporter vos propres gants et outils de la maison, n’utilisez pas d’outils ou de gants communs;
  • désinfecter tous les points de contact avant et après utilisation;
  • organiser un calendrier pour que les membres s’occupent de leur jardin à certains moments de la journée afin de réguler le nombre de personnes dans le jardin;
  • rester à la maison si vous vous sentez malade.

Pour sa part, le gouvernement de l’Ontario a annoncé samedi matin qu’il levait les restrictions sur les jardins communautaires de la province.

La province de Québec et la Ville de Montréal continuent de ne pas considérer les jardins communautaires comme un service essentiel pour la population. Cependant, dès le 15 avril, les pépinières et les centres de jardinage ont été ajoutés à la liste de services essentiels de la province. 

« Nous sommes surpris que Québec n’a pas dit un mot sur les jardins communautaires alors que des débats sur la sécurité alimentaire et l’incertitude battent leur plein. La Ville de Montréal attend des nouvelles des autorités en matière de santé publique et les assemblées générales des jardins ont été suspendues pour le moment.”Laura Kneale du Jardin Rivard à Montréal

Les jardins au Canada, un « effort de guerre citoyen » 

Jardins de la Victoire de Toronto ©Archives de la Ville de Toronto

Au cours des deux guerres mondiales, le phénomène des jardins communautaires est apparu au Canada. On les appelait alors les jardins de la Victoire.

Selon les historiens, ces jardins ont constitué un élément important de la mobilisation symbolique et matérielle des civils canadiens dans le pays, loin des champs de bataille.

Bien que leur apport à la production totale de nourriture ait parfois été exagéré pendant et après la guerre, les jardins de la Victoire ont néanmoins permis aux Canadiens de comprendre et de mettre en œuvre diverses visions de la citoyenneté patriotique au pays.

Les historiens sont d’accord pour dire que le « jardinage de guerre », comme on l’appelait communément, était largement encouragé tout au long de la Première Guerre mondiale par le gouvernement canadien et les médias qui le vantaient comme un « loisir patriotique sain ».

En effet, l’idée du jardinage de la Victoire et du jardinage de l’époque de la Première Guerre mondiale était la même : plus les Canadiens font pousser des légumes dans leur cour, dans les terrains vagues et dans les anciens jardins de fleurs, plus on peut acheminer de la nourriture, des soldats et des munitions aux alliés du Canada. 

En 1943, le gouvernement canadien a reconnu que la valeur réelle des jardins de la Victoire repose sur leur importance symbolique, et non sur la productivité intrinsèque de l’activité.

Les jardins de la Victoire rattachent une forme saine et familière de travail domestique à l’effort de guerre plus vaste. Ils permettent d’inclure la famille entière, en plus d’être très visibles auprès des amis et des voisins.

En d’autres mots, les jardins de la Victoire ont donné aux citoyens un puissant moyen domestique de participer à l’effort de guerre au pays, en plus d’être, pour plusieurs, une « agréable diversion de la réalité plus sombre de la guerre ».

Pour en savoir plus : 

RCI avec des informations de Fil de presse Montréal, l'Encyclopédie canadienne (Mosby, Ian. Historica Canada. https://bit.ly/3bI1dFV) 
Catégories : Environnement et vie animale, Santé, Société
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