Mardi, le ministre québécois de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, apportait la bonne nouvelle : environ 457 000 Québécois de certains secteurs de l’économie pourront reprendre le travail d’ici la fin mai.
À la question d’un journaliste lui demandant pourquoi pas plus, il a admis candidement qu’« à ce moment-ci, on se limite à ces secteurs-là parce que sinon, ça va être trop de monde trop vite dans le système, puis Dr Arruda ne sera pas content ».
Le Dr Horacio Arruda, qui est le directeur national de la santé publique du Québec, a de son côté expliqué que sa « réticence » au sujet du déconfinement, « c’est de ne pas savoir ce qui va vraiment se passer et comment ça va se dérouler ».
Le Dr Horacio Arruda, François Legault et Pierre Fitzgibbon (CP)
Un pari risqué, mais nécessaire, selon le gouvernement du Québec
François Legault explique avec un graphique pourquoi son plan de redémarrage lui semble réaliste. (Twitter)
Le premier ministre François Legault et plusieurs ministres ont ainsi passé les deux derniers jours à expliquer comment le Québec va rouvrir les écoles et les entreprises avec en tête la sécurité et la santé des Québécois.
« Dans une société, il n’y a pas que les maladies infectieuses [qui] sont des déterminants de la santé. Moi, je veux éviter des suicides chez des propriétaires de PME, des divorces parce que ça va mal et de la violence faite aux enfants. Ça fait partie aussi des enjeux de santé qu’il faut être capables de mesurer », a expliqué le Dr Arruda mardi.
Au début de la pandémie, le Québec a réagi plus rapidement que la plupart des autres pays en fermant des écoles et en fermant la majeure partie de son économie. Plus d’un mois plus tard, le Québec est donc à nouveau distinct, car aucune autre province canadienne n’a fixé de date pour la réouverture de ses écoles et de certains secteurs de son économie durant le mois de mai.
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Un redémarrage maintenant est-il dangereux?
Un peu plus tôt en journée mardi, dans la capitale canadienne à Ottawa, le premier ministre Justin Trudeau avait souligné le danger d’un déconfinement trop rapide. « Les mesures que nous avons prises jusqu’à présent fonctionnent. En fait, dans de nombreuses régions du pays, la courbe s’est aplatie », a-t-il dit.
Bien que ce soit une bonne nouvelle, le travail est loin d’être terminé a renchéri le premier ministre. « La courbe s’est aplatie, mais nous ne sommes pas encore sortis du bois. Nous sommes au milieu de la plus grave urgence de santé publique que le Canada ait jamais connue, et si nous levons les mesures trop rapidement, nous pourrions perdre les progrès que nous avons réalisés. »
Le premier ministre Justin Trudeau déclare que les mesures de santé publique permettent de ralentir la propagation de la COVID-19, mais il avertit qu’un assouplissement trop rapide des restrictions pourrait annuler les progrès réalisés jusqu’à présent. (CBC)
Les chiffres du 28 avril indiquent que plus de 49 000 Canadiens sur 37 millions ont été confirmés comme étant infectés (2 766 sont morts). Cela voudrait dire que plus de 99 % des Canadiens, jeunes et moins jeunes restent sensibles au virus.
Et, pour combattre une deuxième vague possible de contagion, nous ne sommes plus assis sur les mêmes réserves de médicaments et d’équipements de protection individuelle (EPI).
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Démarrage québécois sur fond de dérive dans les centres de longue durée
Le plan de réouverture des écoles et des entreprises est annoncé même si c’est au Québec, dans la région de Montréal spécifiquement, que se trouve le principal foyer d’infection au pays.
Ce plan est lancé alors que les foyers de soins de longue durée du Québec et centres pour personnes âgées continuent d’être le théâtre d’épidémies mortelles du nouveau coronavirus.
Près de 100 de ces foyers et centres sont considérés comme étant sans un état critique, contre 40 il y a un peu plus d’une semaine. Dans plusieurs d’entre eux, plus de 50 % des résidents ont été infectés. Des dizaines de Québécois âgés meurent chaque jour.
François Legault a répété à plusieurs reprises, lors de son point de presse mardi, qu’il y a « deux mondes » au Québec. Si la situation dans les établissements de soins de longue durée reste critique, dit-il, elle est stable ailleurs dans la province.
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L’économie du Québec se déconfine : « Ça va être bon pour la santé mentale des gens », dit le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon. (LA PRESSE CANADIENNE / JACQUES BOISSINOT)
RCI avec CBC News, Radio-Canada et La Presse canadienne
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