une majorité de Canadiens est favorable à une interdiction complète de la possession par les civils des types d'armes utilisés lors du massacre de Montréal en 1989 et, plus récemment, du saccage d'un meurtrier porteur d'une arme d'assaut qui a tué 22 personnes en Nouvelle-Écosse le 18 avril. (Photo : iStock)

Quatre Canadiens sur cinq souhaitent que les armes d’assaut soient interdites

Alors que les Néo-Écossais et les Canadiens continuent de pleurer la perte de 22 personnes, tuées lors d’une fusillade de masse en avril, le gouvernement libéral va de l’avant avec l’interdiction des armes d’assaut au pays, promise depuis longtemps.

En effet, une majorité de Canadiens est favorable à une interdiction complète de la possession par les civils des types d’armes utilisés lors du massacre de Montréal, en 1989, et du saccage du meurtrier en Nouvelle-Écosse.

Ces résultats du dernier sondage d’opinion publique de l’Institut Angus Reid, organisation à but non lucratif, montrent 65 % soutiennent fortement une telle mesure. Cela donne aux décideurs politiques fédéraux un mandat clair pour aller de l’avant.

L’acceptation de ce changement proposé transcende les clivages politiques et régionaux, bien que 55 % des propriétaires d’armes actuels du Canada s’y oppose.

(Source : Angus Reid Institute)


Vendredi, le gouvernement Trudeau a annoncé l’interdiction de 1 500 types d’armes à feu de type « militaire » effective immédiatement.

Le ministre de la sécurité publique a établi une liste d’armes à feu à interdire – y compris les armes utilisées dans les récentes fusillades de masse, dont celle qui a eu lieu le 18 avril en Nouvelle-Écosse.

Ces changements en matière de contrôle des armes à feu surviennent après cette récente tragédie, qui a fait 22 morts et des blessés.

Le ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile, Bill Blair, en conférence de presse à Ottawa (Photo : THE CANADIAN PRESS/Adrian Wyld)

Les armes à feu au Canada sont classées dans l’une des trois catégories suivantes selon le Code criminel :

1. sans restriction (p. ex. la plupart des carabines et des fusils de chasse ordinaires, généralement appelés « armes d’épaule »);
2. à autorisation restreinte (p. ex. la plupart des armes de poing et certaines armes à feu semi-automatiques);
3. prohibée (p. ex. petites armes de poing, armes de poing désignées comme telles par règlement et armes à feu entièrement
automatiques).

Les civils peuvent posséder des armes à feu appartenant aux catégories sans restriction et à autorisation restreinte s’ils ont le permis approprié. Cela exige la réussite du cours de sécurité approprié, des vérifications des antécédents et d’autres éléments. Les particuliers ne peuvent posséder d’armes à feu prohibées que dans des circonstances exceptionnelles décrites dans la Loi sur les armes à feu.

Le gouvernement dit que « la grande majorité des propriétaires d’armes de poing et d’autres armes à feu au Canada respectent les exigences, et la plupart des crimes liés aux armes à feu ne sont pas commis avec des armes à feu détenues légalement ».

Les armes de poing entrent dans la catégorie « à autorisation restreinte » ou dans la catégorie « prohibée » lorsque, par exemple, elles sont petites et facilement dissimulables.

Il est donc possible pour les Canadiens détenant le permis approprié de posséder certaines armes de poing.

Selon des estimations récentes, environ 900 000 armes de poing ont été enregistrées par des particuliers au pays. Dans la plupart des cas, les particuliers possèdent des armes de poing parce qu’ils pratiquent des activités de tir sportif ou que ces armes font partie d’une collection.

Source : Sécurité publique Canada

Autres résultats clés du sondage d’Angus Reid

Alors que les Canadiens soutiennent majoritairement l’interdiction des armes d’assaut et des armes de poing, une minorité importante, soit une personne sur trois, se dit opposée à l’interdiction des armes de poing, contre 22 % qui s’opposent à l’interdiction des armes d’assaut.

  • Malgré le soutien élevé des Canadiens à ces interdictions, le gouvernement fédéral devrait encore faire face à un recul important dans la mise en œuvre de toute nouvelle législation sur le contrôle des armes à feu.
  • Près de la moitié des personnes interrogées déclarent que les lois actuelles sur le contrôle des armes à feu sont soit trop strictes (13 %) ou soit à peu près correctes (34 %).
  • 57 % des Canadiens disent avoir confiance dans la GRC. C’est une légère baisse par rapport aux 62 % de 2018. C’est notamment en Nouvelle-Écosse que la confiance dans la GRC est la plus élevée, soit 72 %.

Qu’est-ce qu’est une arme d’assaut?

L’Institut Angus Reid a tenu à expliquer que la classification d’une « arme d’assaut » n’est pas actuellement un terme ayant une définition légale au Canada. Cependant, dit le document, dans ses récentes recherches, le gouvernement fédéral décrit ce type d’arme comme « des armes à feu semi-automatiques avec un grand magasin de munitions qui ont été conçues et configurées pour un tir rapide ».

Il s’agit notamment de l’AR-15 qui a été utilisé lors de la fusillade en Nouvelle-Écosse, du Ruger Mini-14, utilisé lors du massacre de l’École Polytechnique à Montréal en 1989, et du CSA-VZ-58, qui a été porté par le tireur lors de la fusillade de la mosquée de Québec en 2017.

Ces armes et d’autres devraient être interdites par le gouvernement libéral dans un décret. L’interdiction est une chose à laquelle la grande majorité des Canadiens ont été favorables ces dernières années.

Le sondage a été effectué du 28 au 30 avril auprès de 1508 Canadiens.

En complément : 

RCI avec des informations de l'Institut Angus Reid, Radio-Canada, CBC News et le Gouvernement du Canada.
Catégories : Politique, Société
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