Alors qu’il resterait environ 5 000 Canadiens toujours bloqués à l’étranger, Ottawa fait appel en ce moment à près d’une douzaine de compagnies aériennes étrangères pour extirper ces voyageurs qui se trouvent dans des régions montagneuses éloignées, sur des îles isolées et dans des pays verrouillés par les autorités.
Les compagnies aériennes internationales ont été appelées à intervenir, car, pour diverses raisons logistiques, les compagnies canadiennes ne pouvaient pas desservir certains des endroits où les Canadiens étaient bloqués, comme les Philippines, l’Inde et certains pays d’Afrique.
Plusieurs pays ont fermé leur espace aérien aux compagnies étrangères. D’autres ont temporairement interdit aux personnes de se rendre dans les aéroports sans documents gouvernementaux.
La situation aux Philippines, avec ses centaines d’îles, est un cas particulièrement complexe. Le Canada a dû faire appel à des vols de balayage à bord de taxis volants pour saisir les gens sur des dizaines et des dizaines d’îles afin de les réunir à Manille.
Dans ce cas, le Canada a dû obtenir une autorisation spéciale pour que Philippine Airlines les prenne en charge.
Beaucoup de progrès accompli en peu de semaines
Il y a deux semaines, le premier ministre Justin Trudeau avait révélé que 20 000 voyageurs canadiens bloqués à l’étranger avaient été rapatriés au pays. Mais il affirmait que de nombreux autres vols seraient nécessaires pour ramener au pays un grand nombre de Canadiens, en particulier d’Inde. On indiquait alors que plus de 160 vols ont été organisés avec l’aide notamment d’Air Canada et de WestJet pour ramener des Canadiens de 76 pays.
Le gouvernement fédéral a depuis organisé le transport de 5 000 personnes et il s’occupe maintenant, avec le concours grandissant de compagnies aériennes étrangères, des derniers 20% de voyageurs bloqués à l’étranger, soit environ 5 000 autres Canadiens.
Depuis le début de la crise, le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, mentionne que certains Canadiens resteront bloqués pendant toute la pandémie, et ce message n’a pas changé.
Des cas difficiles à résoudre
Selon le député libéral Rob Oliphant, secrétaire parlementaire du ministre des Affaires étrangères, Ottawa est en phase finale de rapatriement des Canadiens bloqués à l’étranger pendant la pandémie. « C’est la plus difficile, car on tente des opérations de sauvetage qui nécessitent plusieurs interventions combinées. Les compagnies aériennes étrangères font toute une différence », explique-t-il.
Alors que les compagnies aériennes canadiennes, notamment Air Canada, Air Transat, WestJet et Sunwing, ont participé aux efforts de rapatriement, plus de la moitié des Canadiens rapatriés à ce jour ont voyagé sur des compagnies étrangères, a précisé M. Oliphant.
« Je n’ai jamais rien vu de tel auparavant. C’est en fait un succès diplomatique écrasant. Les compagnies aériennes internationales ont été incroyables. Nous n’aurions pas pu ramener des dizaines de milliers de personnes chez elles sans leur aide. »
« La plupart d’entre elles sont des personnes en petit nombre, souvent dans des endroits isolés ou éloignés. Certains d’entre eux seront laissés sur place. »
Le ministère, avec l’aide des députés, des ambassades et du personnel consulaire du monde entier, a tout de même permis le retour de plus de 25 000 Canadiens de 81 pays depuis le début de la pandémie, conclut-il.
Le député libéral Rob Oliphant, secrétaire parlementaire du ministre des Affaires étrangères
Une mobilisation sans précédent
Le secrétaire parlementaire du ministre des Affaires étrangères décrit un effort de rapatriement mené par son ministère qui a complètement réorganisé son fonctionnement interne pour transformer presque chaque fonctionnaire disponible en agent de voyage à plein temps.
Les employés qui avaient l’habitude de rédiger des notes d’informations ministérielles réservent désormais des hôtels, des bus et des vols.
Les Canadiens à l’étranger qui sont directement touchés par la COVID-19 sont admissibles au Programme de prêts d’urgence pour les Canadiens à l’étranger afin de faciliter leur achat de billets d’avion et de couvrir leurs besoins essentiels.
Le cas de l’Inde
« Par souci d’efficacité et d’efficience, le gouvernement a dans certains cas travaillé avec des compagnies qui avaient déjà une route et des relations sur le terrain », déclare pour sa part la porte-parole d’Affaires mondiales Canada, Katherine Cyr, à CBC News.
Avant la pandémie par exemple, Air Canada n’avait aucun problème pour assurer des vols vers l’Inde. Mais le 22 mars, lorsque l’Inde a fermé son espace aérien, et cela est devenu un cauchemar logistique.
En raison des restrictions imposées par l’Inde en cas de pandémie, les équipages de conduite ne pouvaient pas quitter les aéroports indiens pour dormir à l’hôtel sans être contraints à une quarantaine de 14 jours.
« Chaque pays a ses propres exigences en matière d’isolement, dit M. Oliphant. Les compagnies aériennes et les syndicats ont des exigences de repos et c’est devenu très difficile. »
L’aide d’Air India dans ce cas s’est avérée déterminante.
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La représentation par un artiste de ce à quoi pourrait ressembler un nouveau lieu de travail physiquement éloigné. En plus d’une plus grande distance entre les bureaux, le lieu de travail post-pandémie pourrait inclure le port obligatoire de masque et des files d’attente pour prendre des ascenseurs sans foule ou faire vérifier sa température avant d’entrer. (Gensler)
RCI avec CBC News et La Presse canadienne
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