Les sociétés pharmaceutiques et les scientifiques du monde entier sont impliqués dans la recherche d'un vaccin, avec au moins cinq vaccins candidats en évaluation clinique et 71 autres en évaluation pré-clinique clinique, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Photo: Associated Press/Ted S. Warren.

Vaccin contre la COVID-19 : confirmation des premiers essais cliniques au pays

La nouvelle était déjà connue depuis quelques jours. Samedi, le premier ministre canadien Justin Trudeau a confirmé officiellement que Santé Canada venait d’autoriser les premiers essais cliniques d’un vaccin prometteur contre le coronavirus.

La première phase de ces essais se tiendra à l’Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse. La société pharmacologique chinoise CanSino Biologics est derrière la création de ce vaccin.

Le Conseil national de recherches du Canada collabore directement à ces essais cliniques de tel sorte que si le vaccin devait passer avec succès les étapes, il pourrait être produit et distribué dans tout le pays beaucoup plus rapidement.

« La recherche et le développement prennent du temps, et doivent être bien faits. Mais ce sont des nouvelles encourageantes », a déclaré M. Trudeau.

Dans un courriel envoyé samedi, Santé Canada déclare que sa décision survient après un examen minutieux de la demande d’essai, qui « répondait aux exigences nécessaires en matière de sécurité et de qualité ».

Une initiative porteuse de beaucoup d’espoir

Le Dr Scott Halperin, directeur du Centre canadien de vaccinologie à l’Université Dalhousie, explique que l’autorisation de Santé-Canada pour lancer la première phase de l’essai clinique du vaccin est une nouvelle emballante.

Cette première phase s’appuie sur des essais qui ont déjà commencé en Chine. Elle nécessitera une centaine de volontaires de 18 à 55 ans. Elle devrait s’amorcer d’ici les trois prochaines semaines. Les chercheurs affirment qu’il faudra environ 600 participants.

« Dans ces études, le but principal est de s’assurer de la sécurité du vaccin et d’observer s’il est toléré par les gens qui le reçoivent », explique le Dr Halperin.

Il ajoute que ces volontaires seront suivis pendant six mois. Si ceux-ci montrent qu’ils réagissent bien au vaccin d’un point de vue immunitaire, les chercheurs passeront rapidement à la deuxième phase des tests, avant même que la première soit terminée.

« Cela permettra d’accélérer les choses, car autrement, le processus pourrait prendre des années », souligne le Dr Halperin.

Le Dr Scott Halperin, directeur du Centre canadien de vaccinologie et professeur de pédiatrie, de microbiologie et d’immunologie à l’Université Dalhousie, espère que les essais commenceront dans les deux prochaines semaines. (CBC)

La science derrière ce vaccin

La souche du vaccin de la firme CanSino Biologics, appelée Ad5-nCoV, utilise un autre virus qui a été modifié pour ne pas causer d’infection chez les humains.

Une fois qu’une personne a reçu le vaccin, les scientifiques canadiens analyseront son sang, procéderont à des examens physiques et examineront d’autres signes et symptômes, notamment la réponse immunitaire. Les personnes doivent également tenir un journal de l’apparition de tous les symptômes.

Dans une deuxième phase, les scientifiques ajouteront la contribution de 500 participants, qui pourraient avoir entre 18 et 85 ans.

Lorsqu’ils passeront à la phase 2, probablement dans quelques mois, ils seront rejoints par plusieurs centres du pays par le biais du Réseau canadien de recherche sur l’immunisation (CIRN).

Le réseau a été créé à l’origine par le gouvernement fédéral autour de la pandémie de grippe H1N1 de 2009, afin de disposer d’une capacité nationale permettant de démarrer « rapidement » les études de la phase 1 dans des cas extrêmes comme celui-ci, explique M. Halperin.

« Il est satisfaisant que l’infrastructure soit là pour nous permettre de réagir. »

Une phase trois finale à l’automne?

On pourrait passer aux études de la phase 3 dès qu’ils disposeront de bonnes données de la phase 2, ce qui pourrait être aussi tôt que la fin de l’été ou le début de l’automne.

Cette troisième phase est destinée à voir « si le vaccin fonctionne », déclare M. Halperin. Elle vise à déterminer si les participants qui ont reçu le vaccin sont protégés contre la COVID-19, lorsqu’ils sont exposés au virus.

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Le premier ministre canadien a affirmé que la planète fait face à un problème de leadership politique, et qu’elle a besoin d’une véritable coopération internationale. « Nous ne pouvons pas laisser les pays les plus riches, les pays scientifiques et les plus performants connaître ce succès et ne pas le partager avec le monde, car nous ne serons pas plus en sécurité tant que nous ne serons pas capables de le partager avec le monde », a-t-il déclaré.

RCI avec La Presse canadienne et CBC News

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