Des masques seront distribués à des milliers de banlieusards à Montréal ce mois-ci, dans le cadre des efforts visant à assurer la sécurité des gens à mesure que les yeux de la ville se rouvriront. (Paul Chiasson/La Presse Canadienne)

Masques recommandés au pays et maintenant dans les bus et le métro de l’Ontario

Durant tout le mois de mars et une bonne partie du mois d’avril, des responsables de santé publique en Amérique du Nord décourageaient les citoyens en bonne santé de porter des masques parce qu’il n’y avait aucune preuve qu’ils offraient une protection efficace contre la propagation du coronavirus. Mercredi, deux annonces au Canada montrent à quel point les opinions scientifiques ou politiques continuent d’évoluer rapidement.

D’abord, le premier coup de semonce envers les Canadiens qui résistent encore à l’idée de porter le masque, et ils sont nombreux, est venu de l’Agence de la santé publique du Canada qui a affirmé qu’elle recommandait maintenant le port du masque non médical ou du couvre-visage, lorsqu’il est impossible de garder une distance de deux mètres en public.

L’administratrice en chef de l’agence, la Dre Theresa Tam, « suggérait » seulement de le porter auparavant.

La Dre Tam a rappelé que le port du masque était un « concept de solidarité » puisqu’il permet d’abord de protéger les autres. « Je te protège et tu me protèges », a-t-elle résumé. Les Canadiens devraient porter des masques comme « couche de protection supplémentaire », a dit Mme Tam.

Dans un sondage Léger publié cette semaine, seulement 48 % des Canadiens disaient qu’ils portent maintenant le masque pour aller au marché d’alimentation, et 42 % pour aller à la pharmacie.

On suggère le port du masque dans les transports en commun, mais sans le rendre obligatoire

En Ontario, mercredi, les responsables de la santé publique de cette province ont eux aussi « recommandé » le port du masque dans les transports en commun.

La ministre des Transports de l’Ontario Caroline Mulroney a déclaré aux journalistes lors de la conférence de presse quotidienne de la province qu’elle « recommande à toute personne voyageant dans les transports publics de porter un masque », à l’exception des enfants de moins de 2 ans, de toute personne ayant des difficultés respiratoires et de toute personne qui aurait du mal à en retirer un.

Le Dr David Williams, le médecin hygiéniste de la province, a mentionné pour sa part que les responsables de la santé ne connaissent pas encore véritablement l’ampleur du risque de contracter la COVID-19 dans les transports publics. Mais, a-t-il ajouté, il est évident que les gens ne peuvent pas être entassés dans les véhicules de transport en commun sans protection comme ils pouvaient l’être avant la pandémie.

Carlos Santos, président de la section 113 de l’Amalgamated Transit Union (ATU), qui représente les travailleurs des transports en commun de Toronto, affirme qu’il s’agit d’une mesure imparfaite.

« La province n’ayant pas réussi (légalement) à rendre le port du masque obligatoire, les travailleurs des transports publics appellent le public à faire ce qui est juste en se protégeant et en protégeant les autres en portant un masque », a-t-il déclaré.

Une femme portant un masque sort d’une rame de métro à Toronto. Dans le monde entier, les experts ne s’entendent pas sur la question de savoir si les personnes asymptomatiques doivent porter un masque pour contrôler la propagation de la COVID-19. (Chris Helgren/Reuters)

Situation semblable de laissez-faire ou de laissez-vivre à Montréal

Rappelons qu’à Montréal, on procède à la distribution de 500 000 à 600 000 masques réutilisables aux usagers du transport en commun, mais le port du masque reste facultatif.

Selon le Dr Howard Njoo, qui est conseiller médical en chef de la Direction générale de la prévention et du contrôle des maladies infectieuses à l’Agence de la santé publique du Canada, le port du masque dans les transports en commun devrait pourtant être une « mesure de protection supplémentaire », lorsque la distanciation physique est difficile ». Par exemple, à Montréal, souligne le Dr Njoo, il serait sage de le porter dans l’autobus ou dans un « petit dépanneur », si ce n’est pas « possible de garder une distance de deux mètres et plus ».

Le masque ne doit toutefois pas amener les gens à « relâcher » les autres mesures de santé publique, a prévenu l’expert en santé publique. Les Canadiens doivent continuer de se laver les mains et de maintenir une distanciation physique.

Selon une forte majorité de Québécois, les masques devraient être obligatoires

Un sondage SOM-Cogeco dévoilé la semaine dernière révélait que 89 % des Québécois seraient d’accord si leur gouvernement rendait obligatoire lorsqu’ils se déplacent dans les transports en commun.

En ce qui a trait à l’obligation de porter le masque dans les écoles et les établissements commerciaux, le sondage expose une grande différence d’opinions à Montréal, très éprouvée par la pandémie, et les régions plus rurales.

Dans la région de Montréal, 80 % des répondants sont en faveur du port du masque obligatoire dans les commerces. Ce taux chute à 67 % dans la région de Québec et à 65 % ailleurs dans la province.

Mardi, le premier ministre du Québec, François Legault, a refusé de décréter l’obligation de porter le masque, arguant entre autres qu’ils étaient en nombre insuffisant sur le marché.

Le sondage a été mené en ligne les 11 et 12 mai auprès de 1100 adultes québécois francophones et comporte un échantillon probabiliste. La marge d’erreur maximale calculée pour l’ensemble des répondants est de 3,8 %, 19 fois sur 20.

Un autre coup de sonde réalisé le mois dernier et mené par la firme Léger auprès de 2015 Canadiens avait révélé une plus grande aversion des Québécois au port du masque pendant la pandémie de COVID-19.

Ils étaient alors les moins susceptibles de porter un masque de protection au pays, même s’ils représentaient alors plus de la moitié des cas de COVID-19 au Canada et 56 % de tous les décès.

NOUVEAU : 2198 contrôles policiers de quarantaine pour des Canadiens revenus au pays

Les forces policières au pays ont été forcées d’effectuer près de 2200 visites à domicile pour s’assurer que des Canadiens respectaient bel et bien les règles d’auto-isolement obligatoire décrétées par le gouvernement canadien en mars dernier afin de protéger les Canadiens des risques de contagion provenant de l’étranger.

RCI avec CBC News et La Presse canadienne

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