ABTraceTogether est une application mobile qui utilise la technologie Bluetooth pour tracer et prévenir en Alberta la propagation de la COVID-19. (Josée St-Onge/CBC)

Trudeau veut une seule application de recherche des contacts pour tout le pays

Le premier ministre canadien Justin Trudeau révèle qu’il n’a pas abandonné son projet de voir se déployer au pays une application pour téléphone cellulaire qui permettrait de retracer rapidement ceux qui se sont trouvés à proximité d’une personne infectée à la COVID-19.

Malgré les objections soulevées il y a quelques semaines par le Bloc québécois, Justin Trudeau dit favoriser un déploiement de cette technologie de traçage dans toutes les régions du pays et que son gouvernement travaille avec plusieurs partenaires sur des applications possibles de recherche de contacts avec la COVID-19.

Il espère toutefois que le Canada n’adoptera qu’une seule application pour encourager son utilisation dans tout le pays et maximiser son efficacité.

La recherche des contacts – la pratique qui consiste à suivre les personnes qui ont pu entrer en contact avec une personne infectée afin de les tester et de les isoler – est largement considérée comme étant vitale pour contrer la reprise de la pandémie dans un pays.

En ce moment, la plupart des provinces canadiennes effectuent ce travail avec des bénévoles au téléphone. Statistique Canada dispose également de 1700 enquêteurs qui peuvent effectuer jusqu’à 20 000 appels par jour.

Des conversations et des négociations se poursuivent cependant depuis des semaines avec des entreprises technologiques au sujet du développement d’applications pour téléphones intelligents afin de soutenir cet effort de traçage de manière plus systématique au pays.

Singapour et l’Alberta ont choisi l’application TraceTogether

Rappelons que l’application de recherche de contacts TraceTogether mise au point à Singapour a donné de très bons résultats en utilisant la technologie Bluetooth pour enregistrer la proximité et la durée d’une rencontre d’une personne avec un autre utilisateur de l’application.

L’Alberta a déjà lancé sa propre application, appelée ABTraceTogether. Certains s’inquiètent donc de l’existence d’un amalgame d’applications dans tout le pays, qui pourrait entraîner un faible taux d’adoption et des données incohérentes.

Google et Apple travaillent au déploiement de leur propre version. Dans le cadre d’une rare collaboration, ces deux entreprises ont lancé une technologie très attendue pour les téléphones, qui avertit automatiquement les personnes si elles ont été exposées au coronavirus. Elle utilise elle aussi la technologie sans fil Bluetooth.

À Singapour, une application mobile qui utilise la technologie Bluetooth avertit ceux qui ont eu des contacts étroits avec des personnes infectées à la COVID-19. PHOTO : AFP / GETTY IMAGES / CATHERINE LAI

Une annonce formelle bientôt?

M. Trudeau a déclaré que le gouvernement fédéral aura plus à dire sur le déploiement d’une application de recherche des contacts « dans les jours ou les semaines à venir ».

« Nous espérons que lorsque le moment sera venu, nous pourrons recommander fortement aux Canadiens une application particulière qui nous aidera à gérer la propagation de COVID-19 », a dit Justin Trudeau, lors de son point de presse quotidien samedi.

« Pour que les gens puissent se déplacer librement et commencer à reprendre une vie normale, nous devons améliorer notre capacité à localiser rapidement le virus et à l’isoler », a-t-il ajouté.

M. Trudeau a mentionné que le gouvernement fédéral était en pourparlers avec Apple et Google.

L’application que le gouvernement fédéral sélectionnera sera probablement examinée à la loupe par les experts de la protection de la vie privée qui ont déjà fait part de leurs inquiétudes quant à la quantité de données que ces technologies émergentes collectent et la manière dont ces informations sont stockées.


Derrière chaque cas connu de COVID-19 se cachent des enquêteurs de santé publique qui travaillent méticuleusement au téléphone pour retracer d’autres victimes potentielles. Ces « traceurs de contacts » sont des détectives spécialement formés. (CBC News)

Un peu d’histoire récente au sujet du projet d’une application de traçage national

Il y a un peu plus de trois semaines, le premier ministre de l’Ontario avait proposé au premier ministre canadien et à ses homologues provinciaux l’adoption d’une stratégie nationale de recherche des contacts des personnes infectées.

La santé étant pourtant au Canada constitutionnellement une responsabilité provinciale, le parti de l’opposition au Parlement canadien représentant les intérêts des Québécois, le Bloc québécois, s’y était opposé entièrement.

« Moi, je ne veux rien savoir – comme dans « pantoute » (pas du tout) – d’un programme canadien, d’un océan à l’autre, qui va imposer une juridiction qui ne lui appartient pas au territoire québécois», avait alors lancé le chef bloquiste Yves-François Blanchet mercredi.

Le problème est que sans le Québec qui compte pour près de 60 % de tous les cas détectés de personnes infectées, un plan national de détection serait handicapé dès le départ.

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Les visiteurs se rassemblent près de Los Angeles sur la plage le dimanche 24 mai 2020 à Newport Beach, en Californie, pendant l’épidémie. (AP Photo/Marcio Jose Sanchez)

RCI avec CBC News

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