L’Association des photographes de presse du Canada (NPAC) s’est prononcée sur l’arrestation d’un journaliste afro-américain, par la police de Minneapolis, pendant qu’il couvrait les émeutes survenues à la suite de l’interpellation musclée qui a causé la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans, le 25 mai.
Le correspondant de CNN était en direct, au troisième jour des événements, lorsqu’il a été approché et interpellé avec un cameraman et un producteur. Ils ont été menottés et embarqués par les policiers pendant que leur caméra continuait à filmer la scène.
Dans un communiqué, le vice-président de la NPAC Ryan McLeod s’est dit « consterné » et a indiqué qu’aucun journaliste ne devrait être ainsi arrêté lorsqu’il cherche à éclairer le public.
Il a exhorté les autorités judiciaires des États-Unis à intervenir auprès des policiers pour qu’ils cessent de museler la presse.
Violation du premier amendement de la Constitution américaine
En plus de représenter une atteinte à la liberté de la presse, l’interpellation du journaliste et de ses collègues est également considérée comme une violation du premier amendement de la Constitution américaine qui prône les valeurs de démocratie et de liberté de la presse.
Il faut noter que le correspondant de CNN et son équipe ont été remis en liberté quelques heures après leur interpellation. L’homme noir a indiqué qu’il n’a pas subi de violence de la part des policiers et que son équipe et lui ont plutôt été bien traités lorsqu’ils ont décliné leur identité.
Le décès de George Floyd est survenu il y a une semaine, à Minneapolis, au Minnesota, lorsqu’il a été interpellé par un policier. Lui reprochant d’avoir voulu mettre en circulation un faux billet de 20 $, il l’a brusquement appuyé sur le sol et a pressé son genou sur son cou pendant plusieurs minutes. L’homme de 46 ans a crié « je ne peux plus respirer », avant de rendre l’âme.
Cet événement a suscité une onde de choc et de colère dans tous les États-Unis, où plusieurs manifestations ont éclaté, accompagnées de casses, d’incendies et de pillages de certains commerces.
Malgré les excuses du gouverneur du Minnesota, Tim Walz, à la suite des événements, et la déclaration de l’État d’urgence dans la ville de Minneapolis sous la protection de la garde nationale, les rues grondent toujours aux États-Unis.
Ce triste événement a eu des répercussions jusqu’au Canada, où des personnes sont sorties dans les rues au quatre coins du pays pour dénoncer le racisme. Le premier ministre Justin Trudeau a reconnu l’existence du racisme dans son pays et a affirmé l’engagement de son gouvernement à faire en sorte que les Canadiens d’origines diverses soient traités de la même façon que les autres Canadiens.
Devant la Maison-Blanche lundi, des manifestants se sont exprimés pendant de longues heures avant d’être dispersés par la police militaire.
Le président Donald Trump a recommandé l’usage de l’Insurrection Act de 1807. Cette loi autorise la présence militaire sur le terrain pour contenir la protestation partout dans le pays, mettre fin aux manifestations et favoriser le retour à la normale.
Plusieurs voix, dont celle du gouverneur de New York Andrew Cuomo, se sont élevées pour dénoncer une telle recommandation, compte tenu des conséquences qui pourraient être désastreuses pour les manifestants.
Le coroner du comté de Hennessy a conclu que la mort de George Floyd était un homicide. Le policier blanc Derek Chauvin a été inculpé de meurtre au troisième degré, d’homicide involontaire coupable, par le bureau du procureur du comté de Hennepin.
Avec des informations de NPC via CNW, CNN et Radio-Canada
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