Un an après le dépôt du rapport sur les 1200 femmes autochtones disparues ou assassinées au Canada de 1980 à 2012, le plan d’action promis par le gouvernement fédéral pour répondre aux recommandations de ce rapport n’est pas toujours visible.
Ce rapport a été rédigé d’après les témoignages de femmes autochtones de partout au pays. Il explique les maux qui touchent les Premières Nations au Canada et suggère des pistes d’action pour leur venir en aide et panser les blessures ouvertes par la colonisation, la marginalisation et la misère qui ont durement fait mal à ces communautés.
Selon ses conclusions, les Autochtones du Canada auraient vécu un génocide culturel. Ce concept de génocide est loin d’avoir fait l’unanimité au pays. Au dépôt du rapport de 1352 pages, le premier ministre du Québec s’était prononcé, se demandant si le mot génocide n’était pas quelque peu amplifié, alors que Justin Trudeau avait simplement évité de le prononcer.
Le premier ministre du Canada avait pris acte des recommandations et affirmé l’engagement de son gouvernement à préparer un plan d’action. Depuis, le plan reste invisible. Interrogée par Radio-Canada sur les raisons de ce retard, la ministre responsable des relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, a confié que c’est en raison de la survenue de la pandémie de la COVID-19 que l’élaboration de ce plan a été retardée.
« Nous devons suivre la trajectoire de la COVID-19. Le travail va se poursuivre. Nous publierons ce plan dès que nous estimerons qu’il est d’une qualité suffisante pour pouvoir le présenter à tous nos partenaires », a déclaré Mme Bennett.
L’enquête, qui a duré trois ans, a coûté 92 millions de dollars et a mené à 231 recommandations touchant plusieurs aspects des problèmes vécus par les communautés autochtones : l’injustice, l’insécurité, la violence, la pauvreté, l’accès insuffisant aux services sociaux, aux logements, aux infrastructures de scolarisation et de communication, entre autres.
Le premier ministre Justin Trudeau avait promis, au dépôt de ce rapport, que ces recommandations ne seraient pas destinées aux oubliettes. Mais, un an après, les associations de femmes autochtones sont consternées de ne pas assister à la publication et au déploiement du plan d’action tant attendu.
Avec Radio-Canada.
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