Les ambitions chinoises pour participer à la création du réseau sans fil de cinquième génération canadien semblent être remises en question, puisque les géants canadiens de la téléphonie ont arrêté leurs choix sur leurs rivaux européens Nokia et Ericsson.
Les annonces ont été faites l’une après l’autre mardi. D’abord, BCE, la société mère de Bell Canada, a déclaré en matinée qu’elle s’associera avec le fabricant suédois d’équipements de télécommunications Ericsson pour construire son réseau sans fil de prochaine génération, connu sous le nom de 5G.
Plus tard dans la journée, Telus a mentionné qu’elle utilisera pour son réseau 5G des composants Nokia et Ericsson, sans faire mention du fournisseur chinois.
C’est une volte-face par rapport à ce que l’entreprise avait déclaré en février dernier. Elle avait alors annoncé qu’elle allait de l’avant avec son projet de déploiement de la 5G en utilisant des équipements de Huawei.

Les deux grandes entreprises de télécommunications canadiennes feront appel à des fournisseurs européens pour la 5G, en snobant Huawei. (AP Photo/Andy Wong)
Échec politique et commerciale pour la Chine et sa compagnie Huawei Technologies?
Réagissant aux annonces de BCE et de Telus, le porte-parole de Huawei Canada, Alykhan Velshi, a expliqué que l’entreprise demeure attachée au Canada et attend avec impatience que le gouvernement fédéral achève son examen de la 5G et sa décision concernant le rôle de Huawei au pays.
Rappelons que la participation ou non de Huawei à la construction du réseau 5G au Canada est devenue un important point de friction entre Ottawa et Washington et entre Ottawa et la Chine.
Les États-Unis et l’Australie ont interdit aux entreprises de télécommunications de leurs pays d’utiliser des composants Huawei dans leurs réseaux 5G. Le Canada n’a toujours pas fait connaître ses intentions.
Les États-Unis ont averti le Canada, le Royaume-Uni et d’autres alliés qu’ils limiteraient le partage de renseignements avec les pays qui ont des équipements Huawei dans leurs réseaux 5G, évoquant les risques d’espionnage par la Chine.
« Nous continuons d’investir plus d’un quart de milliard de dollars par année en recherche et développement au Canada. Nous continuons à établir de nouveaux partenariats de recherche avec des universités canadiennes de calibre mondial. Comme nous l’avons fait depuis plus d’une décennie, nous continuons de travailler avec nos partenaires canadiens des télécommunications pour les aider à créer et à soutenir des réseaux de pointe qui connectent les Canadiens », a affirmé Alykhan Velshi de Huawei Canada mardi.
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