La question se pose alors que la première vigile de la Saint-Valentin depuis la publication de ce rapport est envisagée, à Montréal, le 14 février.
Cette vigile annuelle de la Saint-Valentin en l’honneur des femmes et filles, des personnes trans et Deux-Esprits autochtones disparues et assassinées au Canada se tient, à l’initiative de la Campagne Missing Justice et du projet Iskweu du Foyer pour femme autochtones, au Centre d’amitié autochtone de Montréal.
C’est l’occasion de faire le point sur la mise en œuvre des recommandations du rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et filles autochtones disparues et assassinées publié en juin dernier. Les promoteurs de l’événement soutiennent que la mise en œuvre des 250 recommandations de ce rapport, formulées après la collecte de témoignages auprès de 2500 personnes au Canada, tarde à se matérialiser dans les faits.
Cette situation fera l’objet de préoccupations à Toronto, où un panel se penchera sur les propositions concrètes formulées pour améliorer la sécurité des femmes et filles autochtones partout au pays.
« Des mesures aussi simples que la mise en place de Wet Shelters (refuge où la consommation est autorisée) pourraient déjà réduire considérablement les risques courus par les femmes autochtones, mais l’indifférence et la lenteur du gouvernement continuent à épuiser les communautés. Et les femmes continuent de disparaître, comme Donna Paré, disparue à Montréal en décembre 2018, qui n’a pas toujours été retrouvée et dont nous parlerons à la vigile », affirme Jessica Quijano, coordonnatrice de Iskweu, dans le communiqué. Iskweu est une initiative du Foyer pour femmes autochtones pour la poursuite des enquêtes sur les cas de disparitions et de morts suspectes.
Des vigiles sont annoncées dans plusieurs villes du Canada le 14 février, en souvenir des « 4000 femmes autochtones » ou « 1200 femmes autochtones » qui manquent à l’appel en raison de disparitions ou d’assassinats. (Les chiffres sont loin de faire l’unanimité en raison des difficultés à apporter des preuves concrètes). Parmi les actions commémoratives prévues au Québec, il y aura un panel, au Centre d’amitié autochtone de Montréal, sur la réduction des méfaits. Ce panel sera inspiré de présentations soulignant la résilience d’une communauté ontarienne qui a su répondre adéquatement à la crise des opioïdes. Les participants discuteront aussi de solutions supplémentaires à la violence contre les femmes autochtones, à côté de la piste qui consiste à mettre sur pied des abris de consommation autorisée.
Toujours au Centre d’amitié autochtone de Montréal est prévue une activité récréative avec des chansons et autres interprétations de la part des Buffalo Hat Singers, du groupe Odaya, de chanteurs, batteuses et batteurs à main. Ces derniers vont donner un cachet particulier à la vigile, qui sera ponctuée d’allocutions des ainées Ka Sedalia Fazio de Kanien’keha et de l’inuit Annie Pisukti.
Dès 8 h le 14 février, des actions de sensibilisations seront menées pour mettre les Montréalais au courant des diverses formes de violences dont sont victimes les femmes, filles et enfants autochtones.
Avec des informations d’Iskweu
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