Le nombre véritable de cas est cependant probablement beaucoup plus élevé en raison du faible nombre de tests et du fait que les données à ce jour suggèrent que 80 %
des infections sont bénignes ou asymptomatiques, donc passent inaperçues.
Lors de leur réunion d’information à Ottawa, l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, la Dre Theresa Tam, et son collègue, le Dr Howard Njoo, ont présenté aux Canadiens leurs nouvelles prévisions sur le nombre de cas et de décès que le Canada pourrait connaître au cours des prochaines semaines.
L’Agence de la santé publique du Canada prévoit ainsi qu’entre 97 990 et 107 454 personnes seront infectées et qu’entre 7700 et 9400 en mourront d’ici le 15 juin, selon les nouvelles projections dévoilées jeudi.
La Dre Theresa Tam affirme que le Canada a fait des progrès considérables pour maîtriser l’épidémie. (LA PRESSE CANADIENNE)
Grandes disparités entre les régions et les groupes d’âge
Les nouveaux chiffres du fédéral montrent que l’émergence de nouveaux cas de COVID-19 ralentit dans bien des régions du Canada, mais que certaines régions et certains groupes d’âge sont particulièrement touchés.
L’Ontario et le Québec sont au cœur de la tempête. C’est dans ces deux provinces où résident environ les deux-tiers des Canadiens qu’on enregistre depuis deux semaines plus de 90 % des cas nationaux de la COVID-19. Jeudi matin, l’Ontario comptait plus de 29 000 cas et le Québec plus de 52 000.
Au contraire, il n’y a pas eu durant cette même période de cas de transmission communautaire de la COVID-19 à l’Île-du-Prince-Édouard, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon. Et toujours aucun cas n’a été signalé à ce jour au Nunavut.
Les Canadiens dans les établissements de soins de longue durée et les foyers pour personnes âgées représentent 18 % de tous les cas et 82 % des 7495 décès au pays. Sur le nombre total de personnes décédées, 94 % étaient âgés de 60 ans ou plus.
Une note de passage pour le Canada?
La Dre Theresa Tam en conférence de presse (LA PRESSE CANADIENNE)
La Dre Tam affirme que le Canada a fait des progrès considérables pour maîtriser l’épidémie. Il est parvenu notamment à aplatir la courbe plus rapidement que certains autres pays, comme le Royaume-Uni, l’Italie et les États-Unis.
Les données montrent aussi que le taux de reproduction effectif du coronavirus, soit la moyenne de nouvelles personnes contaminées pour chaque personne atteinte est inférieur maintenant à 1.
Cela « indique que les mesures de santé publique permettent de contrôler efficacement la pandémie », note-t-on dans les documents de modélisation présentés jeudi. Un seuil qu’il faudra maintenir de façon constante, pendant plus de trois semaines, pour s’assurer que la propagation est maîtrisée, ont dit les responsables des autorités sanitaires.
Une seconde vague est-elle simplement probable ou inévitable?
Les médecins ont déclaré lors de leur mise à jour, la troisième du genre depuis le début de l’épidémie, que les mesures sanitaires ont été efficaces pour contenir l’épidémie, mais que leur atténuation risquerait de la faire rebondir.
« Il ne faut pas beaucoup de temps pour qu’une épidémie prenne réellement de l’ampleur », a renchéri pour sa part la ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu.
Justin Trudeau devant sa résidence (CBC)
« Les données montrent que nous continuons à faire des progrès dans la lutte contre ce virus. Dans de nombreuses communautés, le nombre de nouveaux cas est faible et nous pouvons déterminer leur origine. C’est un signe encourageant que le virus ralentit et même, dans certains endroits, s’arrête », a déclaré plus tard en journée, le premier ministre canadien aux journalistes devant sa résidence à Ottawa.
« Mais je veux être très clair, nous ne sommes pas sortis de l’auberge. La pandémie continue de menacer la santé et la sécurité des Canadiens », a-t-il ajouté.
« Donc même si on commence à reprendre certaines activités, on doit resserrer d’autres mesures comme le dépistage et la recherche des contacts », a conclu le premier ministre.
RCI avec CBC News et La Presse canadienne
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