Fermée essentiellement à tous voyages non essentiels depuis le mois de mars, la frontière canado-américaine le demeurera au-delà du 21 juin. L’entente conclue il y a trois mois par les deux pays serait donc reconduite pour une troisième fois, selon différentes sources interviewées par Reuters, CBC News et La Presse canadienne.
Ces sources ayant une connaissance directe de la situation révèlent que le Canada et les États-Unis mènent des discussions sur cette prolongation de leur entente, mais qu’aucune décision ferme n’a encore été prise.
La vice-première ministre et ministre des Affaires intergouvernementales Chrystia Freeland répond à une question lors d’une conférence de presse à Ottawa. (Adrian Wyld/Canadian Press)
Une porte-parole de la vice-première ministre canadienne Chrystia Freeland, qui a la responsabilité générale des liens avec les États-Unis, se limite à dire que les deux parties ont convenu que l’entente de fermeture a bien fonctionné jusqu’à maintenant.
L’accord initial de la mi-mars avait été prolongé en avril de 30 jours jusqu’au 21 mai, avant d’être à nouveau prolongé de 30 jours le mois dernier.
Rappelons que la frontière demeure ouverte au trafic commercial et aux travailleurs essentiels qui traversent la frontière pour le travail.
Depuis lundi soir, les résidents des deux pays séparés de leurs conjoints ou de leurs familles immédiates sont également exemptés des restrictions de voyage transfrontalier.
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Contre la réouverture de la frontière avec les États-Unis pour des raisons de sécurité
La frontière canadienne est fermée aux voyages non essentiels jusqu’au 21 juin. (Jonathan Hayward/La Presse canadienne)
Des voix se faisaient déjà de plus en plus entendre au pays ces derniers jours contre une réouverture de la frontière canado-américaine alors que le coronavirus, désormais en recul à New York et dans d’autres grands centres urbains, balaie les zones rurales infectant sur son passage des villes jusqu’ici largement épargnées.
Mardi, par exemple, le ministre de la Santé de la Colombie-Britannique, Adrian Dix, était opposé à une éventuelle ouverture de la frontière, car plusieurs États proches de la Colombie-Britannique et le long de la côte ouest du continent ont vu le nombre de cas grimper en flèche.
« À Washington, en Oregon, en Californie, en Arizona, au Nevada, des États où il existe de nombreuses relations réciproques, ou dans lesquels les habitants de la Colombie-Britannique se rendent fréquemment, il y a des hausses importantes au mois de juin », disait-il.
Les États-Unis : un des pays les plus touchés du monde
Donald Trump à la Maison-Blanche, le 14 avril 2020. Ce jour-là, le président américain a pris la décision de ne plus contribuer au financement de l’OMS. REUTERS/Leah Millis
Alors que New York commence à rouvrir ses portes, la pandémie se répand en Floride, au Texas et en Californie, où les autorités ont permis la réouverture de plusieurs entreprises et lieux publics.
Selon des données du quotidien Washington Post, depuis le début du mois de juin, 14 États enregistrent des niveaux records de nouveaux cas (Alaska, Arizona, Arkansas, Californie, Floride, Kentucky, Nouveau-Mexique, Caroline du Nord, Mississippi, Oregon, Caroline du Sud, Tennessee, Texas et Utah).
Plus de 114 000 personnes sont maintenant mortes du coronavirus aux États-Unis et plus de 2 millions d’Américains ont été infectés à ce jour. Pour mettre les choses en perspective, on compte un total de 7,2 millions de cas sur toute la planète. Cela fait des États-Unis l’un des pays les plus touchés du monde.
Le Canada, avec une population neuf fois moins importante que celle des États-Unis, faisait fait état au matin du 10 juin de 7952 morts et de 96 653 cas de coronavirus.
Des responsables de la santé aux États-Unis craignent maintenant que les manifestations contre la violence policière accélèrent la contagion. (AFP)
Pour la réouverture de la frontière avec les États-Unis
L’extension de la fermeture de la frontière à tous voyages non essentiels porterait préjudice aux compagnies aériennes canadiennes et à l’industrie du tourisme.
Les transporteurs aériens au pays, y compris Air Canada, font donc pression pour la réouverture de la frontière, selon une source au sein du gouvernement canadien.
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L’Agence des services frontaliers du Canada explique que l’exemption s’applique également aux ressortissants étrangers en santé qui sont des membres de la famille immédiate de citoyens canadiens ou de résidents permanents.
RCI avec Reuters, CBC News, La Presse canadienne et The Guardian
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