Donald Trump vient d’annonce que son administration prolongeait jusqu’à la fin de l’année l’interdiction de délivrer des cartes vertes (Green Card) et que ce gel s’appliquera aussi de nombreux visas de travail temporaires.
L’interdiction de nouveaux visas s’applique aux visas H-1B, qui sont largement utilisés par les travailleurs des grandes entreprises technologiques américaines, aux visas H-2B pour les travailleurs saisonniers non agricoles, aux visas J-1 pour les échanges culturels et aux visas L-1 pour les cadres et autres employés clés des multinationales.
Les nouvelles restrictions touchent les visas de travail utilisés par de nombreux Canadiens. Les Canadiens ont déposé plus de 4 000 demandes pour des visas de type H-1B au cours de chacune des deux dernières années, et de nombreux autres obtiendraient des visas d’affaires L1 au cours d’une année normale, notamment les cadres travaillant pour des entreprises transfrontalières.
Libérer des emplois pour les Américains
L’administration Trump présente ces mesures comme un moyen de libérer des centaines de milliers d’emplois occupées dans des étrangers pour pouvoir les offrir aux travailleurs américains aux prises avec une économie sérieusement ralenti par le coronavirus.
Sous le couvert de l’anonymat, un haut fonctionnaire américain affirme que ces restrictions permettront de libérer en théorie jusqu’à 525 000 emplois pour les Américains.
De dire Donald Trump dans sa proclamation présidentielle. »Dans l’administration du système d’immigration de notre nation, nous devons rester conscients de l’impact des travailleurs étrangers sur le marché du travail américain, en particulier dans l’environnement extraordinaire actuel de chômage intérieur élevé et de demande de travail déprimée »,.
Un grand nombre d’entreprises américaines ou multi-mationales en sol américain avaient faits des pressions pour limiter les nouvelles restrictions, mais elles n’ont pas obtenues ce qu’elles voulaient.
Cela devrait en principe marquer une victoire pour les partisans de la ligne dure en matière d’immigration aux États-Unis, alors que M. Trump cherche à renforcer leur soutien à l’approche des élections de novembre.
Cette annonce a pourtant reçu un accueil étonnamment froid de la part des partisans de la ligne dure en matière d’immigration, qui ont déclaré que le président n’était pas allé assez loin.
L’interdiction de nouveaux visas, bien que présentée comme étant temporaire, équivaudrait à une restructuration majeure de l’immigration légale si elle devenait permanente, un objectif qui pourrait séduire Donald Trump en campagne électorale et un rêve qu’il a dans le passé ouvertement caressé.

Cette annonce projette une ombre d’incertitude sur des milliers de Canadiens, y compris les travailleurs transfrontaliers qui ont besoin de ces visas pour gagner leur vie aux États- Unis. (Bloomberg)
À quoi doivent s’attendre les travailleurs canadiens aux États-Unis
Selon Andrea Vaitzner, avocate canadienne spécialisée dans l’immigration à Montréal, « Trump a voulu suspendre le programme H-1B depuis qu’il a commencé la présidence et il utilise le taux de chômage élevé résultant de la COVID comme justification pour suspendre un programme qu’il n’aimait pas parce qu’il permettait aux ressortissants étrangers d’entrer aux États-Unis », a-t-elle dit. « Sa justification pour la suspension du programme est basée sur des hypothèses erronées à mon avis ».
Elle estime incertain que le fait d’empêcher les demandes H-1B créera de nouveaux emplois aux États-Unis, et que tout cela pourrait finir par nuire aux entreprises américaines.
La nouvelle directive de Donald Trump laisse aussi, selon elle, de nombreuses questions sans réponse – et elle soutient que les avocats spécialisés dans l’immigration comme elles sont incapables de cerner dans l’immédiat les différents impacts sur les travailleurs canadiens aux États-Unis.
Les travailleurs canadiens de la santé qui participent à la lutte contre les coronavirus devraient en principe continuer d’être épargnés par le gel des cartes vertes, bien que cette exemption sera semble t-il plus limitée.
Dans cet entretient avec CBC news Andrea Vaitzner affirme qu’il n’est pas clair s’il pourrait y avoir des exemptions pour les Canadiens par rapport à l’interdiction touchant les visas de type L1, basées sur des accords commerciaux permettant les transferts intra-entreprises.
RCI avec CBC News
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