Les allégations d’agressions et de harcèlement sexuels se multiplient depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. (iStock/coldsnowstorm)

Agressions sexuelles : une vague de dénonciations au Québec

Le Québec connaît depuis quelques jours une nouvelle vague de dénonciations sur les médias sociaux concernant des agressions sexuelles, des comportements violents ou inappropriés. Les victimes vont dans certains cas jusqu’à nommer leurs agresseurs en ligne.

C’est le cas de la chanteuse Sofia Nolin. Elle a affirmé cette semaine sur son compte Instagram avoir été harcelée sexuellement en 2018 par l’animatrice de télévision et ancienne vedette de téléréalité Maripier Morin lors d’une soirée dans un bar montréalais. Durant cet événement, la victime présumée a aussi écrit dans son message éphémère avoir subi une agression physique et des propos racistes.

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe. L’animatrice incriminée a reconnu les faits et présenté immédiatement ses excuses, également sur son compte Instagram. « Je n’aurais pas su lire ou comprendre la limite que j’aurais pu franchir […] Jamais au grand jamais je n’aurais voulu prendre avantage de notre proximité, mais je suis consciente qu’il n’y a que moi qui ressens cela », a indiqué l’animatrice.

Une foulée de dénonciations a suivi sur les réseaux sociaux, dont plusieurs à propos des comportements de l’auteur-compositeur-interprète Bernard Adamus. À son tour, l’artiste a admis ses torts et s’est excusé.

Ces révélations sur des personnalités publiques très connues au Québec ont tourné les projecteurs sur les dénonciations en ligne, des centaines rien que ces dernières semaines. Dans la foulée du mouvement #MoiAussi en 2017, des dénonciations dans lesquelles on dévoile parfois les noms de présumés agresseurs sexuels sont régulièrement partagées sur le web.

Depuis lundi, la clinique Juripop à Montréal connaît d’ailleurs une hausse importante de dénonciations avec des appels toutes les 15 minutes environ. L’organisme a récemment inauguré un programme de services juridiques pour les victimes de violences sexuelles.

La directrice générale de l’organisme, Me Sophie Gagnon, a déclaré mercredi à l’émission 24/60 que, pour certaines personnes, le système de justice criminel ne représente pas une option, mais qu’elles avaient néanmoins des histoires à partager.

« Le mouvement #MoiAussi a révélé une crise de confiance envers nos institutions, dont nos tribunaux, a dit Sophie Gagnon. Cela a mené à une grande prise de conscience non seulement chez les professionnels de la justice, mais aussi auprès de nos élus. »

En entrevue à Radio-Canada, Sabrina Comeau, une jeune femme qui elle aussi a dénoncé des comportements inappropriés à son endroit, a expliqué qu’en témoignant ainsi, elle espère faire bouger la société sur ces questions de harcèlement.

« Il y a beaucoup de femmes qui sont touchées par ce phénomène, a-t-elle raconté. C’est encore un sujet tabou et je crois que cela a beaucoup à voir avec l’éducation sexuelle offerte à l’école et qui n’est pas suffisante à mon avis. »

Catégories : Arts et divertissements, Internet, sciences et technologies, Société
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