Pour ce faire, l'Association canadienne de médecins pour l'environnement croit que le gouvernement canadien doit repenser l’orientation des prochaines dépenses fédérales de relance budgétaire dans le contexte de la COVID et la création de nouvelles mesures législatives qui stimuleraient la décarbonisation de l'économie canadienne et la création d’emplois durables. (Photo : William_Potter/iStock)

L’après-COVID : le Canada a les moyens pour décarboniser, sauver des vies et créer des emplois

Dans un contexte post-pandémie, atteindre les objectifs climatiques pourrait engendrer d’importants gains pour le Canada, dont 100 000 vies sauvées et 1,3 million de nouveaux emplois durables entre 2030 et 2050, selon un nouveau rapport publié mardi par l’Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME). 

Le rapport, soutenu par 17 organisations et associations canadiennes oeuvrant en santé, comprend 25 recommandations sur l’orientation des prochaines dépenses fédérales de relance budgétaire dans le contexte de la COVID-19 et sur la création de nouvelles mesures législatives qui stimuleraient la décarbonisation de l’économie canadienne et la création d’emplois durables.

Ces mesures, qui concernent les énergies propres, les transports, les bâtiments, les soins de santé et la nature, mettent le Canada sur la voie de la réalisation de ses cibles de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) pour 2030 et 2050. 

 

« Afin de parvenir à une reprise saine et économiquement stable après la pandémie de COVID-19, le gouvernement fédéral doit agir contre les changements climatiques.

Ce rapport montre précisément pourquoi il est si crucial d’atteindre nos objectifs climatiques. Afin de réaliser une relance saine, juste et verte, et de prévenir d’autres crises sanitaires, les investissements du gouvernement fédéral doivent à la fois résoudre la crise économique liée à la pandémie et le problème des émissions de gaz à effet de serre. »Robin Edger, directeur général et PDG de l’ACME.

Dans ce rapport, les lecteurs peuvent aussi constater les avantages pour la santé si l’on mettait en place des mesures climatiques qui répondraient, selon les auteurs, aux objectifs de réduction des émissions du Canada. L’outil utilisé pour ce faire est canadien et il porte le nom d’Air Qualiy Benefits Assessment Tool (AQBAT).

Ces simulations montrent que si le Canada atteint ses objectifs climatiques, le pays pourrait sauver environ 112 081 vies entre 2030 et 2050 grâce aux améliorations de la qualité de l’air seulement.

Dans le cadre de cette nouvelle étude de l’ACME, la firme Navius, responsable des scénarios possibles, a également simulé les principaux impacts économiques tout en restant conforme aux objectifs climatiques d’ici 2050.

Ils concluent que si le pays atteignait ces objectifs, les emplois durables augmenteraient de 210 000 en 2020 à 1,5 million de postes à temps plein équivalents en 2050.

Les médecins de l’ACME, qui disent être régulièrement confrontés dans leur pratique médicale aux questions de santé liées aux changements climatiques, ont expliqué qu’outre la lutte contre les changements climatiques, la réduction des émissions améliorera également la qualité de notre air. (Photo : iStock/PeopleImages)

« La pollution de l’air est étroitement liée à l’asthme, particulièrement chez les enfants, ainsi qu’à plusieurs types de cancer, dont le cancer des poumons, à d’autres maladies respiratoires et cardiovasculaires, au diabète et à la dépression. Notre rapport montre que nous pouvons sauver des milliers de vies. Nous ne pouvons pas manquer cette occasion. »Dre Claudel Pétrin-Desrosiers, présidente de l’Association québécoise des médecins pour l'environnement, et coautrice du rapport.

L’Organisation mondiale de la santé reconnaît les changements climatiques comme la plus grande menace à la santé mondiale du siècle. Les changements climatiques nuisent déjà à la santé des Canadiens et des Canadiennes, en provoquant notamment une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, des coups de chaleur, des problèmes cardiorespiratoires et de la maladie de Lyme.

Le rapport trace les lignes du chemin que les auteurs considèrent « nécessaire » pour décarboniser l’économie à court et moyen terme, de façon à atteindre les objectifs climatiques du pays.

Le texte explique que le Canada dispose déjà des solutions technologiques pour réduire pratiquement à zéro les émissions de GES dans les secteurs de la production d’électricité, du transport par véhicule personnel et des bâtiments.

Enfin, l’Association canadienne des médecins pour l’environnement invite les Canadiens à envoyer un message à leur député, au premier ministre Justin Trudeau, ainsi qu’à Patty Hadju, ministre fédérale de la Santé, à Jonathan Wilkinson, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, et au ministre des Finances Bill Morneau, ainsi qu’aux dirigeants des partis d’opposition pour demander une reprise saine de l’activité après la COVID-19.

Le rapport peut être consulté ici. L’ACME propose aussi cette vidéo explicative de son projet de relance économique après la COVID-19 :

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